Attractivité et investissements étrangers en Europe : la Belgique résiste
Bien que le nombre d’investissements étrangers dans notre pays ait reculé de 8 % en 2023, il permet de gagner une place dans le top 10 des pays les plus attractifs en Europe.
En 2023, la Belgique a été le huitième pays le plus attractif d’Europe, selon le baromètre annuel du cabinet d’audit et de conseil EY mesurant l’attractivité de pays en tant que terre d’investissement en Europe. Notre pays a attiré l’an dernier 215 investissements directs étrangers, dont 145 concernaient la Flandre (soit 67 % du total), pour 29 en Wallonie et 41 à Bruxelles.
Une place de mieux
Certes, il s’agit d’une diminution de 8 % par rapport à 2022. Mais la baisse s’inscrit dans un contexte plus général de déclin en Europe (- 4 % par rapport à 2022, avec 319.923 projets), le très généreux programme de subventions américain IRA (Inflation Reduction Act) ayant détourné une partie des investissements du Vieux Continent vers les États-Unis. Si bien que l’Allemagne et l’Italie, où les investissements directs étrangers ont chuté de 12 %, sont les deux pays qui enregistrent la plus forte baisse.
Ce faisant, la position de la Belgique sur la liste des pays européens les plus attractifs s’est légèrement améliorée. Notre pays gagne une place par rapport à l’année précédente et s’installe en 8ème position dans le classement européen, derrière la France et l’Allemagne, mais devant les Pays-Bas. Cependant, “la Belgique a vu diminuer son attrait à court terme en tant que destination d’investissement”, résume Marie-Laure Moreau, associée chez EY Belgium. Effectivement, nous peinons à attirer des projets créateurs d’emplois. L’étude note en effet une chute notable du nombre d’emplois créés, qui a reculé de 39 % : 4.918 jobs nouvellement créés en 2023, contre 8.071 en 2022. La Belgique se situe ici hors du top 15 européen.
La France détrône les Etats-Unis
Pour ce qui est de l’origine de ces investissements réalisés en Belgique (qui se concentrent dans cinq secteurs : services commerciaux et professionnels, transport et logistique, biotech et pharma, services informatiques et chimie), l’étude d’EY révèle que, l’année dernière, c’est la France qui a été le premier pays investisseur chez nous. L’Hexagone a représenté un total de 38 projets, détrônant ainsi les Etats-Unis avec (seulement) 29 investissements en 2023. Une baisse qui s’explique ici aussi par le succès de l’IRA mis en place par Joe Biden : le nombre de projets annoncés par les entreprises américaines en Europe ayant chuté de 15 % en 2023, selon EY. D’ailleurs, une même forme de protectionnisme s’observe du côté du Royaume-Uni dont les projets d’investissement en Belgique continuent de baisser, passant de 27 projets en 2022 à 18 l’année dernière, tandi que le Japon continue pour sa part de progresser dans le classement des investisseurs en Belgique, terminant l’année 2023 avec 14 projets d’investissement.
Conclusion : “Bien que les perspectives à long terme restent positives, des actions immédiates sont nécessaires pour répondre aux préoccupations liées à une dette publique élevée et à un marché du travail tendu, qui ont un impact sur notre position concurrentielle”, souligne Marie-Laure Moreau.
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