Après les élections, la N-VA mise sur un accord avec le PS pour “apaiser le pays”

Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS) avec le roi en juillet 2020. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Une source importante du parti nationaliste réfute toute tentation de réitérer une coalition à droite avec le MR. Le but est bien d’arriver à un grand accord avec les socialistes. Des contacts auraient déjà lieu.

“Non, cela, on ne le fera pas!”. Interrogée au sujet de la perspective d’un accord de type “suédoise” menant à un gouvernement de centre-droit après les élections du 9 juin 2024, une source importante de la N-VA confie à Trends Tendances qu’il n’est pas question d’envisager un gouvernement associant nationalistes et libéraux. “Ce n’est pas du tout l’hypothèse privilégiée”, assure-t-on.

Georges-Louis Bouchez, président du MR, misait pourtant sur une ligne de “droite populaire” et un rapprochement avec la N-VA sur le plan de l’économie ou de la sécurité, en espérant répéter le “coup” de Charles Michel en 2014: mettre en place une équipe de centre-droit, étant entendu que “gouverner sans le PS s’apparente déjà à une réforme de l’Etat”.

Visiblement, Georges-Louis peut déchanter. En interne, le Montois est par ailleurs entouré d’une garde rapprochée, dont l’ancienne Première ministre Sophie Wilmès chargée des “relations extérieures” du MR et donc des futures négociations gouvernementales.

Des contacts avec le PS

“Nous misons davantage sur une coalition avec le PS, poursuit notre source haut placée à la N-VA. D’ailleurs, des contacts discrets ont déjà lieu avec les socialistes, évidemment. Notre volonté est d’arriver à un grand accord susceptible d’apaiser le pays.”

Les scores pronostiqués par les derniers sondages vont parfaitement dans ce sens. La N-VA espère obtenir “20 à 22% des voix”, selon notre source. Le Vlaams Belang, à l’extrême droite, se situe pour l’instant au-dessus des 25% et “le contexte leur est favorable, ils ne doivent même pas communiquer”, grince-t-on à la N-VA. Par contre, l’Open VLD de l’actuel Premier ministre Alexander De Croo s’effondre, les libéraux se situant sous la barre des 10%: la N-VA a clairement émis l’intention de faire disparaître ce parti si elle le peut. L’alliance avec Vooruit, de Conner Rousseau, serait privilégiée par Bart De Wever.

Dans le même temps, du côté francophone, les derniers sondages montrent que le PS de Paul Magnette est en forme, singulièrement en Wallonie. Les libéraux domineraient à Bruxelles, mais ne réussiraient pas à s’imposer au Sud, tandis que le PTB flirte avec les 20% partout. Bref, en l’état, il n’y a guère de doute sur cette hypothèse privilégiée d’un grand accord N-VA – PS.

Le tout sera de savoir ce que ce grand accord pourrait contenir: des politiques sociales en échange d’une autonomie accrue pour les Régions et Communautés? Peut-être, c’était le sens des discussions entre ¨Paul Magnette et Bart De Wever à l’été. Mais il faudrait pour cela réunir une majorité plus large… que les mêmes sondages ne laissent pas percevoir en l’état.

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