Après-coronavirus: quelles productions relocaliser?

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Le consultant a dressé une liste de 58 produits dont la relocalisation de la production semble “prioritaire”. Cela va des vitamines pour bestiaux aux systèmes d’intelligence artificielle.

Relocaliser. C’est le grand mot des plans de relance post-Covid. Mais que doit-on exactement relocaliser ? Le débat fait rage car bien souvent, comme l’explique Patrick Artus, ” il n’y a pas vraiment de délocalisation anormale du point de vue de l’économie “. Chaque pays a avantage à se spécialiser dans les activités dans lesquelles il bénéficie d’une meilleure productivité que les pays concurrents. Du coup, en pharmacie par exemple, les principes actifs les plus complexes et présentant le plus de valeur ajoutée sont fabriqués en Europe, les autres (comme le paracétamol) sont fabriqués ailleurs, et notamment en Inde et en Chine.

Toutefois, on pourrait réfléchir à relocaliser les produits les plus stratégiques. PwC France s’est livré à cet exercice. Le cabinet de consultance a pris en compte les coûts de production, les compétences disponibles, l’écosystème des fournisseurs, l’environnement réglementaire et le financement de l’investissement. Sur cette base, ont été déterminées 58 catégories de produits prioritaires. On parle évidemment de la France mais on peut penser que la demande de nos voisins du sud n’est pas très différente de la nôtre.

Quatre secteurs industriels ont été plus spécialement identifiés en raison de la hauteur de leurs importations : la santé et l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire, l’électronique et l’industrie de ” process et d’assemblage ” (industrie automobile, industrie chimique, fabricants de machines-outils, etc.).

Prenons quelques exemples. Dans la pharmacie, parmi les produits relocalisables, on peut citer les anticorps monoclonaux, les antibiotiques, les médicaments pour le diabète, mais aussi les robots chirurgiens, les auto- injecteurs, etc.

Après-coronavirus: quelles productions relocaliser?
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Enjeu stratégique

Dans l’électronique, on parle des solutions pour le cloud informatique (les data centers et les services associés), des semi-conducteurs, des cellules de batteries (lithium-ion, nickel-cadmium, etc.) mais aussi de tout ce qui n’est pas du hardware, tels que les systèmes d’intelligence artificielle, d’analyse de données, de cybersécurité.

Dans l’industrie d’assemblage, on pointera les services d’usinage des métaux, les produits en plastique, les produits réfractaires (alumine, dolomie, graphite).

Et dans l’agroalimentaire, il y a les huiles, les produits de régime, les vitamines d’appoint pour les animaux, mais aussi les emballages dits ” mono-matériaux ” (PET, PE, OPP, bioplastiques) dont la France importe pour près de 2.700 milliards d’euros. ” Il y a un enjeu stratégique sur la filière recyclage et emballage, notamment pour développer des mono-matériaux, avertit Isabelle Carradine, associée chez PwC France. La Chine s’empare du sujet. ” Raison de plus pour réfléchir, rapidement, à toutes ces thématiques.

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