Après 8 années de présidence, quel bilan économique pour Obama?
Le grand barnum de la campagne pour les élections américaines s’achève. Place au vote le mardi 8 novembre. Puis, si le scrutin se déroule sans incident, à l’entrée en fonction le 20 janvier. La ou le locataire de la Maison-Blanche trouvera alors une économie américaine en bien meilleure santé que celle dont Barack Obama avait hérité. C’était au début 2009, quelques mois seulement après la faillite de Lehman Brothers.
Son bilan ? Le président démocrate a évité la catastrophe, appliqué un double plan de relance, recouru à un (vaste) endettement public pour colmater les brèches, tenté une réforme du secteur financier (le Dodd Frank Act), ou encore fait voter une couverture médicale plus générale (l’Affordable Care Act). De son côté, la Fed s’est lancée entre 2009 et 2014 dans une politique monétaire ultra-accommodante comme jamais auparavant. Objectif : pousser les ménages et les entreprises à emprunter pour acheter, investir et refaire tourner la machine économique. Avec un résultat que les experts dissertent toujours aujourd’hui…
Un troisième élément des années Obama (qu’il n’a pas spécialement encouragé) fut l’essor du gaz de schiste. La fracturation a permis de faire baisser les coûts énergétiques des entreprises et de conforter un mouvement inédit de ré-industrialisation. Au final, les Etats-Unis sont sortis en juin 2009 de la Great Recession. Et ils ont connu depuis lors 28 trimestres quasi-ininterrompus de croissance du PIB, de création d’emplois, de records des indices boursiers et de redressement du revenu des ménages. ” Les fondations ont été refaites “, a affirmé Barack Obama dans son testament publié début octobre dans The Economist (lire également “Le testament économique de Brack Obama” en page 28). Lui-même reconnaît qu’il reste du travail pour consolider l’économie américaine. Car la réalité est complexe. La croissance ne dispose plus de son dynamisme des précédentes décennies : à peine 1,6 % est attendu cette année, contre 1,7 % pour la zone euro. La baisse du chômage (qui, aux Etats-Unis, ne dure en moyenne que 26 semaines) cache d’inquiétantes sorties du marché de l’emploi de personnes découragées. Les emplois créés sont souvent précaires. Les hausses de salaires sont loin d’être généralisées. Les inégalités de revenus, héritées des années 1980, restent flagrantes. Les performances de Wall Street doivent beaucoup aux liquidités de la Fed. Tout cela sans compter la montée du sentiment protectionniste. Bref, le futur 45e président des Etats-Unis aura un agenda économique rempli. Sachant que, s’il n’a pas un Congrès de son bord politique, il ne pourra pas aller bien loin. Et que si la Réserve fédérale rate le resserrement de sa politique monétaire, il pourrait se retrouver avec une nouvelle crise sur les bras.
USA 2016
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