Un million de voitures chinoises par an en Europe?

MG4
La MG4.
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

La difficulté à fabriquer des autos électriques à des prix raisonnables pourrait ouvrir un boulevard aux marques chinoises. Le patron de Faurecia, Patrick Koller, parle d’un million d’autos par an, soit 8% du marché.

Les constructeurs chinois, qui affrontent un marché en ralentissement dans leur pays, misent sur l’exportation. Notamment vers l’Europe. Ils ont atteint un niveau technologique élevé pour les modèles électriques et surtout des coûts de production très compétitifs.

« Je pense qu’une auto attractive pour les consommateurs chinois pourrait être une voiture attractive pour les consommateurs européens » indique Patrick Koller, CEO de Faurecia, un équipementier français, à l’agence Reuters. Il évalue à 1 million de voitures par an le volume potentiel que pourraient fournir les constructeurs chinois, en particulier pour des modèles d’entrée de gamme que les constructeurs européens ont du mal à fournir à un tarif attractif.

Une auto à 11.000 dollars

Le Salon de Shanghai a montré quelques modèles qui pourraient arriver en Europe à un tarif attractif. Notamment  la BYD Seagull, une auto avec 300 km d’autonomie vendue en Chine à partir de 11.000 dollars.

« La Seagull est une autre manifestation agressive de la pression déflationniste provenant des constructeurs (chinois) » indique Adam Jonas, analyste chez Morgan Stanley, toujours à Reuters. Il prédit une poussée agressive dans le marché des autos électriques d’entrée de gamme.

Quelques constructeurs européens comme Renault ou Volkswagen annoncent de futurs modèles à partir de 25.000 euros. Comme la future les Renault 5 ou la Volkswagen ID.2all, avec des autonomies convenables (300 à 450 km). Le défi est considérable, car les constructeurs européens gagnent peu d’argent sur leurs modèles électriques actuels, malgré des tarifs élevés. Une compacte comme une Renault Mégane électrique ou une VW ID.3 sont facturées nettement au-dessus de 40.000 euros. Ils visent surtout, dans un premier temps, les autos premium.

Premiers modèles chinois à des prix modérés

Pour réduire les coûts, les constructeurs du vieux continent doivent mieux maîtriser et contrôler la fabrication des batteries et améliorer les processus de fabrication.  « Il est impossible de gagner de l’argent avec une auto électrique à 25.000 euros. Pour l’instant personne ne l’a fait » dit Philippe Houchois, analyste du secteur automobile chez Jefferies.

La percée de la MG4

Pour l’heure les constructeurs chinois commercialisent surtout des autos électriques de prix en Europe. Mais la marque MG, propriété du groupe chinois SAIC, est en train de bousculer le marché avec la MG4, vendue environ 10.000 euros de moins que ses concurrents européens VW ID.3 ou Renault Megane. Elle commence tout juste à être livrée en Belgique. Son autonomie va de 350 à 450 km. Le modèle a été vendu à presque 5000 exemplaires sur janvier et février en Europe.

BYD a annoncé un modèle du même format, la Dolphin, qui est annoncée pour le marché européen, et vraisemblablement belge, avec 427 km d’autonomie, et un tarif proche de celui de la MG4, livrable, vraisemblablement, dans les derniers mois de cette année.

Et la vague annoncée par Patrick Koller pourrait afficher des tarifs encore plus attractifs.

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