Toujours pas de radar dans le plus long tunnel de Belgique
Le tunnel Annie Cordy est le plus long tunnel de Belgique. Il a été complètement refait il y a un an et est littéralement truffé de caméras. Pourtant, il y a peu de chance que vous y écopiez d’une amende.
Il y a tout juste un an, celui qui s’appelait encore le tunnel Leopold II a fait peau neuve. Nouveau look, mais aussi nouveau nom puisqu’il sera rebaptisé Annie Cordy. Le tunnel, long de 2.6 kilomètres reliant la Basilique de Koekelberg à la place Sainctelette est désormais rutilant. Ce n’est pas les conducteurs des 60.000 véhicules qui y passent chaque jour qui s’en plaindront. D’autant plus qu’une visite ne risque pas d’être remerciée par une amende. Mainte fois annoncé, et plus de six ans après son installation, le radar-tronçon à 150.000 euros n’est toujours pas actif. Les panneaux installés dès 2017 et prévenants d’un risque de contrôle sont donc, pour l’instant, purement décoratifs.
Malgré la rénovation fringante et les panneaux, toujours pas de contrôles
Avec ses deux bandes de chaque côté et ses caméras déjà installées, le tunnel a pourtant tout du candidat idéal pour ce type de contrôle. Un contrôle qui, rappelons-le, tient compte de la vitesse moyenne entre un point A et un point B. Pourtant la situation est depuis 2015 toujours au point mort. La raison n’a rien de technique. Tout est là et opérationnel. Il ne manque que l’imprimatur des politiques. Pour avoir le feu vert pour mettre en place un tel système, il faut en effet l’accord des bourgmestres des communes concernées (ici Molenbeek et Koekelberg). Et c’est là que ça bloque depuis 8 ans.
Si une partie du retard est dû aux travaux, ceux-ci sont désormais achevés. La surcharge de travail lié aux amendes, un autre point de discorde est lui aussi réglé puisque le traitement des amendes est aujourd’hui régionalisé. A l’été 2022, on espérait donc réellement une sortie de crise avec des annonces bien intentionnées dans chaque camp. Sauf que la situation semble toujours dans l’impasse à en croire De Standaard.
Un cas symptomatique de la mobilité bruxelloise
Pour les bourgmestres, il faut avant tout qu’il y ait une politique cohérente en matière de sécurité routière. Ils craignent que des contrôles renforcés dans les tunnels entraînent un trafic plus dense et dangereux dans les rues de leurs communes. Et donc, avant de s’atteler au tunnel, il est plus urgent de s’attaquer à ce qui se passe en surface. Notamment en ce qui concerne la sécurité autour de l’avenue Léopold II ou encore certains feux de signalisation mal réglés ou une zone 30 élargie. En attendant des concessions, rien ne bouge. Le cas du tunnel Annie Cordy se mue donc peu à peu en cas symptomatique de la mobilité bruxelloise dans son ensemble. Ou comment un embargo local peut bloquer un plan régional. Mais que le conducteur qui se lance dans la capitale ne se réjouisse pas trop vite. La Région Bruxelloise a installé pas moins de 7 des radars-tronçons ailleurs.
Les radars-tronçon bruxellois en service
– Chaussée de Gand à Berchem-Sainte-Agathe
– Dans les tunnels Porte de Hal et Stéphanie
– Boulevard Léopold III
– Avenue Jules Bordet
– Sur les quais de Mariemont et Demets.
>>> La région compte également 90 radars fixes et 7 Lidar.
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