“TéléTRAINvail” : une idée innovante confrontée aux limites technologiques de la SNCB

Dans sa déclaration gouvernementale, l’Arizona introduit le concept de « téléTRAINvail». Il vise à intégrer les heures de travail effectuées pendant les trajets domicile-travail en transport en commun. Si l’idée est intéressante, elle se heurte à des obstacles techniques.

L’Arizona introduit un nouveau concept : le “téléTRAINvail”. A la page 18 de l’accord de coalition fédérale, on peut lire que le gouvernement envisage d’examiner “si et comment” il est possible de prendre en compte les heures de travail effectuées durant les trajets en transport public. « A condition », est c’est là que cela se complique, « que les trains soient mieux équipés (tablettes, prises, Wi-Fi ou couverture 4G suffisante) sur l’ensemble du réseau ferroviaire », poursuit la note. Celle solution, si elle est mise en place, pourrait transformer la manière dont nous percevons le travail nomade. Mais, sa concrétisation risque de se heurter à de nombreux obstacles techniques du côté de la SNCB.

Peu de connectivité

Tous les trains en circulation sur le réseau ferroviaire belge ne sont en effet pas équipés pour un télétravail fluide et efficace à bord. Actuellement, les nouvelles voitures M7 progressivement mises en service depuis janvier 2020 sont nettement plus adaptées aux besoins actuels des voyageurs (prises électriques et USB), alors que le modèle M6 est vieillissant et offre peu de connectivité malgré les rénovations en cours. Les voitures M6 seront équipées progressivement (70 par an) de prises électriques à chaque rangée de sièges, un équipement obligatoire pour qui veut travailler en toute sérénité.

Le Wi-Fi à bord abandonné

La SNCB propose actuellement un accès Wi-Fi gratuit dans la trentaine de gares les plus fréquentées de Belgique, ce qui permet aux voyageurs la possibilité de se connecter avant ou après leur trajet en train. A bord, par contre, c’est le désert : aucun Wi-FI. Et cela ne devrait pas changer à l’avenir.

En décembre dernier, la SNCB a en effet annoncé avoir enterré définitivement la piste d’une connexion wifi dans les trains. L’installation aurait nécessité un investissement initial de 160 millions d’euros, avec des frais de fonctionnement annuels supplémentaires de 13 millions d’euros. De plus, cette mise en place aurait impliqué l’immobilisation de trains pour les aménagements nécessaires et l’embauche de personnel supplémentaire pour la maintenance.

BELGA PHOTO ERIC LALMAND

Après plusieurs projets pilotes, en lieu et place du Wi-Fi embarqué, il a été décidé d’opter pour une mesure permettant aux passagers de surfer via la 4G ou la 5G. Concrètement, le revêtement des vitres des trains est modifié à cette fin, de sorte que le signal pénètre mieux dans les wagons. Cette approche est estimée à environ 40 millions d’euros, soit une économie substantielle par rapport à l’installation du Wi-Fi, selon le ministre Gilkinet, vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité (ECOLO) sous la coalition Vivaldi.

Une couverture mobile insuffisante pour le “téléTRAINvail”

Il est important de noter que, bien que cette solution améliore la réception des signaux mobiles, la couverture internet le long de certaines portions du réseau ferroviaire belge reste insuffisante, ce qui pourrait affecter l’efficacité de cette mesure. Le gouvernement fédéral entend remédier à cette problématique. « En étroite collaboration avec les opérateurs de télécommunications, il s’engage à éliminer les “zones blanches et grises” pour les connexions internet tout au long des trajets. Cela permettra aux passagers de bénéficier d’une connexion internet et téléphonique stable pendant toute la durée du voyage en train », peut-on lire dans la note. Ce qui pourrait signifier l’installation d’antennes supplémentaires par les opérateurs de télécommunications.

En résumé, bien que des efforts soient faits pour améliorer la couverture mobile et la connectivité, ces obstacles rendent encore bien incertain la mise en pratique du « télétrainvail » comme évoqué par l’Arizona.

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