Les négociations devraient reprendre rapidement après la grève sur le rail
Les négociations devraient reprendre rapidement après la grève de 48h sur le rail de mercredi et jeudi, la seconde en un mois de temps. C’est ce qu’on laissait entendre mercredi dans les rangs syndicaux et de la direction de la SNCB.
Le syndicat socialiste ACOD Spoor, pendant flamand de la CGSP Cheminots, avait un “sentiment positif” quant à la volonté des cheminots de faire grève au 2e jour de l’action menée avec les libéraux de l’ACLVB/CGSLB. Il y a “clairement autant de volonté de faire grève que lors de celle de 48 heures en novembre, et même plus dans certaines catégories professionnelles”, à en croire le président du syndicat, Günther Blauwens, même s’il y a, cette fois-ci, un syndicat de moins (la CSC-Transcom) en grève. Il ajoute que les piquets de grève sont également bien pourvus.
“C’est à nouveau un signal que quelque chose est en train de se passer parmi les gens sur le terrain, et que la direction devrait les écouter au lieu de se contenter d’écouter les consultants“, a pointé le responsable syndical. L’organisation socialiste dit avoir demandé la suspension d’un certain nombre de mesures d’amélioration de la productivité, qu’il considère comme des mesures d’austérité. Günther Blauwens cite, à titre d’exemple, la réorganisation des gares ferroviaires, qui entraînerait la suppression de 250 travailleurs dans les gares.
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Davantage de trains en circulation
On ne sait pas encore s’il y aura effectivement autant de cheminots en grève durant ces deux jours d’action qu’au début du mois de novembre, lorsque la CSC-Transcom avait également participé à l’arrêt de travail. Il n’y a pas encore de chiffres sur le nombre de grévistes à l’heure actuelle. Davantage de trains circulent que le mois dernier, mais il n’y a pas forcément de corrélation directe avec le nombre de grévistes. En effet, l’impact sur le trafic ferroviaire dépend également des fonctions qu’ils assurent en temps normal.
Lors de la grève de 48 heures de début novembre, plus de 6.200 cheminots s’étaient croisé les bras, selon les données qu’a partagées mercredi le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) en commission parlementaire Mobilité: plus d’un quart des collaborateurs de la SNCB, 17% de ceux d’Infrabel et 2% du personnel de HR Rail, l’employeur légal des cheminots.
“Ce n’est pas une bonne nouvelle“, a commenté le ministre à propos de la nouvelle grève de ces mercredi et jeudi. “Elle complique la vie des passagers des trains, qui verront leurs services réduits aujourd’hui et demain“, a-t-il ajouté. Et “c’est le signe que la reprise des négociations n’a pas permis de parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les parties”.
“La réalisation des contrats de service public de la SNCB et d’Infrabel (l’opérateur du réseau ferroviaire, ndlr) est essentielle pour assurer les activités centrales, l’avenir et l’emploi du personnel“, a ajouté Georges Gilkinet.
Grève d'”irresponsable
Le son de cloche était le même, mercredi, du côté de la direction des chemins de fer, qui qualifie à nouveau la grève d'”irresponsable”. Les “améliorations de l’efficacité” contre lesquelles on proteste sont “nécessaires pour l’avenir de l’entreprise et donc pour tous les employés”, souligne la SNCB. Elle affirme qu’elles sont nécessaires pour rivaliser avec d’autres entreprises sur un marché libéralisé et ajoute que des efforts sont demandés à tous les travailleurs, à tous les niveaux. Les efforts de productivité visent en outre à améliorer le service et à rendre le personnel plus disponible pour les passagers, où et quand ils en ont besoin.
“Cela fait 10-15 ans que l’on entend dire que des mesures sont nécessaires en fonction de la libéralisation du rail, mais la ponctualité et le service n’ont fait que se détériorer pendant toutes ces années“, répond toutefois le président du syndicat socialiste. Il préconise de revenir sur la séparation entre Infrabel et la SNCB. “Nous devrions revenir à une seule société ferroviaire opérationnelle, avec un seul CEO et un seul conseil d’administration. Cela permettrait d’économiser des coûts et de rendre les chemins de fer plus efficaces, et l’Europe le permet”, a conclu M. Blauwens.
Aucune date pour une nouvelle tentative de négociation n’a encore été fixée mais on s’attend à ce que la direction et les syndicats s’assoient à nouveau autour de la table peu après la grève. “Nous essayons toujours de maintenir le dialogue. Et ceux qui veulent y contribuer sont les bienvenus”, glissait-on ainsi chez HR Rail par exemple.