Selon une étude de carVertical, les sanctions financières semblent contribuer à limiter les accidents en Europe. L’étude souligne que la culture de conduite joue un rôle tout aussi crucial que le montant des plus ou moins élevé des amendes routières.
La vitesse reste l’un des principaux facteurs d’accidents en Europe. La Belgique n’échappe pas à la règle. En zone urbaine, chaque kilomètre/heure supplémentaire peut augmenter le risque d’accident de 4 %.Dans ce contexte, le montant des amendes pour excès de vitesse peut jouer un rôle dissuasif important. Une récente étude de carVertical, plateforme internationale spécialisée dans les historiques de véhicules d’occasion, permet de comparer l’impact de ces sanctions sur le taux de véhicules accidentés dans 23 pays d’Europe.
Des amendes modérées, une situation maîtrisée
Les amendes pour un excès de vitesse de moins de 15 km/h varient de 10 à plus de 200 euros en Europe. En Belgique, un excès de vitesse de moins de 15 km/h en zone urbaine est sanctionné par une amende fixe de 50 à 55 euros, selon les Régions. Des montants relativement faibles par rapport à des pays comme le Danemark ou la Suède. Au Danemark, un excès de vitesse de moins de 15 km/h coûte en effet 3 000 DKK (équivalent à 402 euros), soit environ 10 % du salaire mensuel moyen.
La France se distingue par des sanctions modérées. Par exemple, en agglomération (zone limitée à 50 km/h) un excès de vitesse de moins de 20 km/h est sanctionné par une amende de 135 euros (contravention de 4ᵉ classe, 1 point retiré du permis de conduire). Avec un salaire moyen mensuel de 2.735 euros, cela représente environ 4,9 % du revenu mensuel. Dans l’étude de carVertical, la France se classe ainsi 10ᵉ sur les 23 pays en ce qui concerne la part du salaire moyen consacrée à une amende pour excès de vitesse.
Des chiffres encourageants en Belgique
Les chiffres belges sont relativement encourageants : selon l’Indice de Transparence du Marché des Véhicules d’Occasion de carVertical (2022), environ 39,4 % des véhicules belges présentent un historique de dommages. Un niveau inférieur à celui observé dans plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, où les amendes sont plus faibles et où plus de la moitié des voitures d’occasion ont déjà subi des accidents.
En comparaison, des pays comme la Pologne, la Lettonie ou la Slovaquie appliquent des amendes beaucoup plus faibles : 24 euros en Pologne, 40 euros en Lettonie, 39 euros en Slovaquie, ce qui représente 1,6 à 3,3 % du salaire mensuel moyen. Dans ces pays, plus de la moitié des véhicules ont un historique de dommages, la Pologne atteignant même 62,1 %.
Education routière
« De faibles amendes ne signifient pas nécessairement plus d’accidents. Le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne ont des sanctions modérées mais aussi de faibles taux de dommages. Cela reflète un certain niveau de sensibilisation : quand les conducteurs ont conscience des risques, ils conduisent plus prudemment », souligne Matas Buzelis, expert du marché automobile chez carVertical. « Les amendes seules ne suffisent pas à changer durablement les comportements », complète Michaël Ledoux, PDG de Transakauto, enseigne de courtage automobile. « La sensibilisation, l’éducation routière dès le plus jeune âge et une culture de conduite responsable jouent un rôle central dans la sécurité routière. »
121 000 euros pour un excès de vitesse
En Finlande, les excès de vitesse mineurs sont sanctionnés par des amendes fixes. Toutefois, lorsque la vitesse dépasse la limite de plus de 20 à 25 km/h, les infractions sont pénalisées selon un système de jours-amende, où le montant de la sanction est calculé en fonction des revenus du contrevenant, explique carVertical. Ainsi, plus le conducteur dispose de ressources financières élevées, plus l’amende sera conséquente. Un système similaire est également appliqué en Suisse. Un exemple emblématique illustre ce dispositif : un conducteur fortuné en Finlande a écopé d’une amende de 121 000 euros pour un excès de vitesse de 30 km/h au-dessus de la limite autorisée.