Le dernier kilomètre neutre: des livraisons plus durables en Belgique

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En Belgique, le géant du meuble Ikea veut rendre le dernier kilomètre neutre en CO2 d’ici 2025. Camions à hydrogène, vélos électriques, vélos-cargos, tuk-tuks électriques: tous jouent un rôle dans la livraison des commandes.

En début d’année, Ikea a signé le Green Deal et s’est engagé à rendre toutes ses livraisons à domicile neutres en CO2 sur le dernier kilomètre d’ici 2025. A cette fin, la chaîne de magasins coopérera avec les fournisseurs de transport VPD et Arid. L’infrastructure des huit magasins belges et du centre de distribution Ikea sera complétée par des bornes de recharge que les collaborateurs et les clients pourront également utiliser. “Nous voulons ainsi contribuer à une consommation plus durable, à une meilleure qualité de l’air et à une mobilité verte plus accessible”, indique John Neven, chef de projet ‘zéro émission’ chez Ikea Belgique.

Un quart des livraisons “CO2 free”

Cette politique de mobilité durable s’inscrit parfaitement dans les ambitions de transformation globale de la chaîne d’approvisionnement et des activités d’Ingka, le holding néerlandais qui gère la plupart des 462 magasins Ikea dans 59 pays à travers le monde. “Nos ambitions pour le groupe sont élevées. D’ici 2030, nous voulons émettre 50% de CO2 en moins par rapport à 2016, explique Raphael Guillard, responsable de l’approvisionnement responsable au sein du groupe Ingka. Un transport plus écologique joue un rôle clé à cet égard.” Cependant, le groupe Ingka poursuivant continuellement sa croissance, cette ambition est rendue plus complexe chaque année.

«D’une part, nous avons connu une croissance de 24% au cours des sept dernières années, ce qui se traduit également par une augmentation des transports et des mouvements, et d’autre part, nous voulons réduire de moitié nos émissions totales», indique le responsable. Malgré cela, le groupe Ingka est déjà parvenu à réduire ses émissions totales de CO2 de 15% au niveau mondial. C’est bien, mais pour atteindre les objectifs, une accélération est nécessaire. «C’est pourquoi nous voulons que nos livraisons sur le dernier kilomètre soient totalement exemptes d’émissions d’ici 2025, souligne Raphael Guillard. L’année dernière, plus d’un quart des livraisons de nos clients dans le monde ont déjà été effectuées sans émissions. L’année prochaine, nous voulons doubler ce chiffre dans le monde entier.»

RAPHAEL GUILLARD
Raphaël Guillard © pg

En Belgique, nous sommes déjà un peu plus avancés et l’électrification complète du dernier kilomètre se fait en plusieurs étapes. Pour l’exercice fiscal en cours, Ikea a pour ambition de rendre 40% de ses livraisons électriques ; au cours de l’exercice fiscal 2024, ce sera 85% et d’ici la fin de l’exercice fiscal 2025, l’objectif est de parvenir à 100%.

«Pour accélérer la transition, nous investissons également dans nos propres véhicules électriques, poursuit John Neven. D’ici 2025, nous disposerons de 85 véhicules supplémentaires.” Avec les véhicules de ses partenaires, Ikea Belgique disposera alors d’une flotte d’au moins 140 véhicules électriques. «Au sein du groupe, nous envisageons aussi des camions fonctionnant à l’hydrogène, ajoute Raphael Guillard. Nous lançons également des livraisons par vélo électrique, vélo-cargo ou même tuk-tuk électrique dans certains pays. Nous sommes conscients que nous avons besoin de solutions multiples pour atteindre nos objectifs.» En Belgique, Ikea se concentre principalement sur les camionnettes et les camions électriques. Bien que les possibilités de livraison en camion à hydrogène sont suivies de près.

Une infrastructure étendue

Investir dans la mobilité électrique nécessite également une infrastructure de recharge étendue. Ikea Belgique collabore avec Allego, un acteur européen indépendant dans le domaine des stations de recharge et de l’infrastructure. «Ils se chargent du financement, de l’installation, de la gestion et de l’entretien de la nouvelle infrastructure sur les parkings de nos magasins et de notre centre de distribution», explique John Neven. Cette infrastructure de recharge ne servira pas uniquement au propre parc automobile de l’enseigne. Les collaborateurs et les clients d’Ikea (avec leurs propres véhicules ou des voitures partagées) pourront également utiliser ce large éventail de stations, tant pour la recharge rapide que pour la recharge normale, aux tarifs du marché.

“Aujourd’hui, pour remplacer un camion diesel, nous devons envoyer deux camions électriques sur la route.”

«De telles collaborations sont nécessaires, souligne Raphael Guillard. En outre, la réalisation d’une infrastructure de recharge nécessite également des accords avec les opérateurs de réseau et les autorités régionales afin de garantir que le réseau électrique dispose d’une capacité suffisante et reste équilibré si nous voulons soudainement recharger plusieurs camions.”

Mais certaines réglementations routières rendent difficile le déploiement de camions électriques. Comme les règles relatives à la masse maximale autorisée de 3,5 tonnes pour les camions de taille moyenne utilisés pour les livraisons sur le dernier kilomètre… «Le poids de la batterie fait qu’un camion électrique pèse en moyenne 500 kilos de plus qu’un modèle à carburant, souligne Raphael Guillard. Or, les camions ne peuvent pas peser plus de 3,5 tonnes pour être autorisés dans certaines villes. Cela signifie que nous ne sommes actuellement pas autorisés à charger les camions électriques aussi lourdement. Aujourd’hui, pour remplacer un camion diesel, nous devons envoyer deux camions électriques sur la route. Cela coûte plus cher, augmente la pression sur le réseau routier et la probabilité d’embouteillages. Ce n’est pas le but recherché.»

Par ailleurs, «les règles sont légèrement différentes dans chaque Région, ce qui complique le déploiement de camions électriques circulant de la Flandre vers la Wallonie ou vice versa, par exemple», explique encore John Neven.

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