Les feux de circulation intelligents se multiplient en Flandre : quid de la Wallonie ?

Belga Image

Au nord du pays, les feux de circulation intelligents se multiplient, comme l’a récemment mis en lumière un article de la VRT. On en dénombre aujourd’hui 230 installés à divers carrefours de la Flandre — un chiffre appelé à croître dans les années à venir. L’Agence flamande des routes et de la circulation (AWV) prévoit en effet une expansion progressive afin de fluidifier le trafic. Mais qu’en est-il de la Wallonie ?

Favoriser le passage au vert

Mais en quoi ces feux tricolores sont-ils “intelligents” ? Leur particularité réside dans leur capacité à “interagir” avec les usagers de la route, qui peuvent influencer leur fonctionnement. Si les conditions de circulation le permettent, autrement dit, si les données collectées sur les autres axes indiquent qu’il n’y a pas d’autres usagers de la route, les feux peuvent passer plus rapidement au vert à leur approche.

“Ces feux sont connectés à Internet et communiquent avec les usagers via des applications de navigation. À l’avenir, ils pourront même échanger directement avec les ordinateurs de bord des véhicules”, explique Katrien Kiekens, porte-parole de l’AWV, au média flamand.

La nécessité des gros acteurs

Actuellement, environ 200 000 Flamands utilisent déjà ces applications et peuvent ainsi interagir avec les feux de circulation. “Mais il serait souhaitable que davantage de personnes rejoignent le système. Pour cela, la participation des grands acteurs du secteur est indispensable”, reconnaît Kiekens.

Les applications compatibles restent encore peu connues : Karta GPS, Flitsmeister et Sway. Un partenariat avec des géants comme Google (Maps et Waze) ou TomTom pourrait toutefois accroître leur notoriété et démocratiser leur usage.

À terme, l’initiative ne concernera pas uniquement les automobilistes. Le projet vise à améliorer la mobilité de l’ensemble des usagers de la voie publique : voitures, camions, motos, vélos, services d’urgence, convois exceptionnels, mais aussi piétons.

Et en Wallonie ?

Au sud du pays, la volonté de moderniser le réseau de feux tricolores est également bien présente. En 2022, un projet a été voté pour remplacer 600 feux wallons par des modèles dits “microrégulés”. Ici, on évite volontairement le terme “intelligent”, afin de ne pas créer de confusion avec l’intelligence artificielle, précise Sarah Pierre, porte-parole du SPW Mobilité.

À ce jour, 193 feux microrégulés ont été installés en Wallonie, mais leur mise en service a été retardée par la cyberattaque qu’a connue le Service public wallon, en avril dernier, assure-t-elle.

Des capteurs pour surveiller le trafic

Le concept diffère légèrement du modèle flamand : les feux wallons reposent sur des capteurs installés dans la chaussée et sur les poteaux, capables de détecter les véhicules à l’arrêt ou à l’approche. “L’usager n’a donc pas d’influence directe sur les feux”, explique la porte-parole. “Ce n’est pas nécessaire, car nous microrégulons sur base de mesures du trafic. Le résultat est similaire, mais obtenu grâce à des capteurs plutôt qu’à des smartphones.”

L’automate adapte ainsi la durée du feu vert en fonction de la densité du trafic. Par exemple, lorsqu’un véhicule suit un autre de près, le feu peut rester vert quelques secondes de plus, permettant au second véhicule de passer sans s’arrêter inutilement.

Si l’objectif est bien de fluidifier la circulation, la sécurité reste prioritaire. De nuit, le système s’adapte : “Nous avons constaté qu’un passage trop rapide au vert la nuit provoque des comportements d’accélération. En temporisant légèrement, on apaise le trafic.” Ainsi, un délai volontaire est appliqué entre la détection d’un véhicule et l’activation du feu vert, incitant les conducteurs à ralentir tout en évitant les arrêts superflus lorsque la circulation le permet.

Vers une interaction accrue avec les usagers

À l’avenir, des interactions directes avec les conducteurs sont prévues. Grâce aux capteurs et à la connectivité Bluetooth des véhicules, il sera possible de mieux cartographier le trafic et d’envoyer des messages automatisés via une application dédiée ou en surcouche des applications de navigation traditionnelles. L’objectif : aider les conducteurs à anticiper les bouchons et adapter leur itinéraire en temps réel.

Ce projet en développement dépendra toutefois des investissements à venir. L’ambition est de rénover un peu moins des deux tiers des feux tricolores wallons d’ici juin 2026. “Nous espérons finaliser la modernisation complète d’ici 2028 ou 2029”, confie Sarah Pierre. “Pour que le système soit vraiment efficace, il faut un nombre suffisant de feux modernisés afin de disposer de données fiables et de résultats tangibles pour les usagers.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content