Combien d’années cumulées avez-vous perdues dans les bouchons?

Un embouteillage en été, image d'illustration. (Photo by Michal Fludra/NurPhoto via Getty Images)

Un trafic dense, des conditions météorologiques pluvieuses, de nombreux accidents et des chantiers d’envergure sur des axes majeurs… Tout cela a contribué à faire exploser le nombre de journées avec plus de 200 kilomètres de bouchons sur les autoroutes en 2024.

Une année record

L’an dernier, la Flandre a recensé 60 journées avec plus de 200 kilomètres d’embouteillages, selon le Vlaams Verkeerscentrum (Centre flamand du trafic). En deux ans, ce chiffre a quasiment triplé. En 2024, les autoroutes flamandes ont affiché en moyenne 159 kilomètres de files le matin et 145 kilomètres le soir. À titre de comparaison, en 2023, ces moyennes étaient respectivement de 151 et 132 kilomètres.

Le Belgian Mobility Dashboard, conçu par la FEB et Febiac, souligne quant à lui que c’est le mois de janvier qui a enregistré les pics de congestion les plus élevés, avec une longueur maximale moyenne de 1.544 kilomètres par jour, suivi de novembre (1.497) et octobre (1.453).

À noter que le jour d’embouteillage le plus intense a eu lieu le mercredi 17 janvier, avec un pic de 8.280 kilomètres de congestion cumulée sur l’ensemble du réseau routier belge. La cause ? Les chutes de neige survenues en fin d’après-midi…

Bruxelles fortement touchée…

C’est surtout dans la région bruxelloise que la « charge de trafic » (longueur multipliée par la durée des bouchons) a connu une hausse marquée, notamment en raison des travaux sur le ring de Bruxelles. Par rapport à 2023, l’augmentation atteint 17 % pour les heures de pointe du matin et 29 % pour celles du soir, selon le Centre flamand du trafic.

Le fabricant de systèmes de navigation GPS TomTom étrille aussi Bruxelles. Il établit un classement mondial des villes les plus embouteillées. Mauvais bulletin pour la capitale : sur un total de 387 villes réparties dans 55 pays, Bruxelles occupe la 10ᵉ place. Selon TomTom, il faut en moyenne 27 minutes pour parcourir 10 kilomètres en voiture dans la capitale. Même constat du côté du Global Traffic Scorecard publié par la société britannique Inrix, qui classe Bruxelles parmi les cinq villes les plus embouteillées d’Europe.

Mais aussi Anvers

Toujours selon le Vlaams Verkeerscentrum, Anvers reste toutefois la région la plus affectée par les bouchons. Là aussi, la pression s’est accentuée : +7 % le matin, +13 % le soir. Résultat : les usagers de la route à Bruxelles et Anvers perdent au moins un cinquième de leur temps de trajet dans les bouchons.

Mais ce serait réducteur de croire que seules ces deux grandes villes sont touchées par la congestion. « On ne parlera jamais assez de ce fameux ring de Bruxelles, lit-on sur le site de RTL. Mais il y a aussi des embouteillages qui se forment sur les axes avec des travaux importants, notamment au carrefour Léonard. Il y a aussi trois autres points noirs de la circulation en Wallonie : l’E25 du côté de Sterpenich, tous les axes menant à l’échangeur de Loncin, en région liégeoise, et enfin, du côté de Mons, ça bouchonne à hauteur de l’E42. »

Les jours noirs

Les mardis et jeudis demeurent les journées où les pics de congestion matinale atteignent leur intensité maximale.

Mais il est frappant de constater que, l’an dernier, la pression des embouteillages a aussi fortement augmenté le lundi matin. « En région gantoise, la différence entre le lundi matin et les pics du mardi et du jeudi a même complètement disparu », observe Peter Bruyninckx, porte-parole du Centre flamand du trafic.

Cela pourrait s’expliquer par un retour plus fréquent des travailleurs au bureau.

Des chiffres impressionnants

Le site Fleet.be a compilé certaines données du Belgian Mobility Dashboard et révèle que, rien qu’en 2024, les Belges ont perdu pas moins de 22.733 années cumulées à cause des bouchons.

Le site souligne également que les transports en commun ont eux aussi été victimes de cette congestion chronique. En semaine, la vitesse des bus et des trams est ralentie, en moyenne, respectivement de 13,5 % et 7,7 % par rapport à un dimanche.

Un coût faramineux

Mais les embouteillages, ce n’est pas uniquement du temps perdu… Ils représentent aussi un coût considérable pour l’économie du pays : on parle de 5,326 milliards d’euros pour l’année 2024.

Et les premiers mois de 2025 ne laissent entrevoir aucune amélioration. « Nous n’avons jamais enregistré un début d’année aussi saturé que 2025 », note Peter Bruyninckx. « Cette année prolonge donc la tendance de 2024. Comme dix des douze mois de l’an dernier, janvier et février 2025 ont battu des records : ce sont les pires mois de janvier et février depuis le début des mesures en 2011. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content