Après Alstom, Siemens Mobility pourrait lui aussi déposer un recours contre le choix de la SNCB


Comme Alstom Belgium, Siemens Mobility est en passe de rater le “contrat du siècle” avec la SNCB au profit de l’Espagnol CAF. Pour rappel, il s’agit d’un contrat de plus de 3 milliards d’euros pour l’achat de centaines de rames de train AM30.
Siemens Mobility faisait partie des 3 soumissionnaires qui ont répondu à l’appel d’offres de la SNCB. Mais son offre, à 3,6 milliards, était la plus chère, devant celle de CAF (3,4) et d’Alstom Belgium (3,2). Finalement, la SNCB a choisi CAF comme soumissionnaire préférentiel, apprenait Trends-Tendances, début mars. La société de transport a expliqué que l’entreprise espagnole disposait du meilleur rapport qualité-prix.
Cette décision est très mal passée au sein d’Alstom Belgium qui s’en est plaint auprès du monde politique. Dans sa lettre qu’il adressait notamment au ministre de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés), Bernard Belvaux, le CEO d’Alstom Belgium indiquait que son entreprise allait entamer “toutes les démarches nécessaires afin de préserver ses droits”. Un recours était notamment évoqué, mais sans confirmation, à ce stade.
“Un revers pour l’industrialisation en Belgique”
Un pas que pourrait franchir Siemens Mobility qui a enfin réagi par communiqué ce mercredi. L’entreprise allemande “se réserve le droit de former un recours juridique contre la décision”.
L’entreprise regrette le choix de la SNCB, malgré sa collaboration fructueuse par le passé. “Au cours des 15 dernières années, les rames AM08 de Siemens Mobility, connues sous le nom de modèle Desiro, se sont avérées les plus fiables sur les chemins de fer belges“, avance l’entreprise déchue. Pourtant, elle rappelle qu’une partie de ces rames AM08 a été produite sur le site de Bruges, via Bombardier, qui a depuis été racheté par Alstom Belgium.
C’est pourquoi Siemens Mobility évoque “un revers pour l’industrialisation en Belgique“. Il semble qu’elle était prête à répéter cette opération, en produisant une partie des rames AM30 sur place. L’entreprise allemande avance donc que son offre, comme Alstom, soutenait “l’emploi local” et contribuait” à l’industrie belge.
Et maintenant ?
Il reste à voir si Alstom ou Siemens mettront leurs menaces à exécution. La semaine dernière, la SNCB a expliqué qu’une préférence locale ne pouvait être inscrite dans le cadre d’un marché public européen.
Le ministre a lui indiqué que l’appel d’offres avait été lancé en 2022, sous le précédent gouvernement. Son prédécesseur, Georges Gilkinet (Ecolo), lui avait répondu qu’un ministre pouvait toujours “casser la décision du CA de la SNCB” s’il n’était pas satisfait.
Jean-Luc Crucke n’a donné aucune indication en ce sens. Il a seulement appelé à la tenue d’un débat, notamment au niveau européen, pour revoir les règles des marchés publics, notamment en tenant compte “des retombées économiques locales, du développement industriel et de l’emploi”.
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Alstom Belgium
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Siège social:
Marcinelle
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Secteur:
Elektrische en elektronische apparaten, fabricage
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Toegevoegde waarde:
169638551