10 conseils pour se lancer avec sa nouvelle voiture électrique
Vous venez de recevoir une voiture de société électrique, vous l’avez achetée vous-même ou l’avez louée pour quelque temps? Préparez-vous à chérir votre smartphone…
En général (et nous parlons d’expérience…), les concessionnaires et les loueurs ne donnent pas de longues explications sur la manière d’utiliser une voiture électrique. L’automobiliste électrifié est censé apprendre en roulant… et surtout en rechargeant. Il y a pourtant quelques notions et vérités à rappeler d’autorité, avant de vous lancer…
1. Ne vous fiez pas à l’autonomie affichée
C’est la principale information que l’automobiliste cherche sur le tableau de bord. Le calcul de cette autonomie se base sur les trajets effectués. Retenez donc que si vous rechargez votre véhicule en prévision d’un week-end au loin après une semaine de conduite en ville, le chiffre affiché sera trop optimiste. Résultat: le samedi, sur l’autoroute, il diminuera rapidement. Heureusement, les kilomètres avançant, il se stabilisera peu à peu.
Mais pour éviter ce stress inutile, il vaut mieux, dès le départ, bien comprendre la consommation du véhicule. En été, une voiture moyenne “mange” environ 16 à 18 kWh par 100 km (*), selon le mode de conduite, nerveuse ou pas. Donc si la batterie a une capacité de 60 kWh (comme une Renault Mégane électrique ou une MG4), le kilométrage maximum réel se situera autour des 375 km. Notez qu’il est vivement conseillé de ne pas terminer à 1% de batterie afin de préserver cette dernière. En restant au-dessus de 15%, l’autonomie utile descend à 320 km, et un peu moins en hiver (parfois -20%). La ville et les petites routes consomment peu, l’autoroute beaucoup. Si vous prévoyez un long trajet, calculez des étapes de 200 à 300 km, selon que la batterie se situe autour de 60 kWh ou vers les 80 kWh et plus. Sur un trajet de 800 à 900 km, cela représente facilement une heure de plus qu’en voiture à carburant.
2. Connaissez la vitesse de charge de la borne
Le premier critère est la vitesse de charge souhaitée. Les bornes publiques, les plus nombreuses et à courant alternatif, chargent moyennement vite (Allego, TotalEnergies à Bruxelles notamment, EnergyDrive, etc.). Elles sont disponibles à une puissance qui dépend de la qualité du réseau: 11 kW (soit 60 à 70 km d’autonomie gagnée par heure de charge) ou 7,2 kW (20 à 40 km par heure de charge). Il faudra donc trois ou quatre heures pour recharger une automobile de taille moyenne. C’est bien si l’on est occupé durant la charge (travail, repas, etc.) mais pas très intéressant pour des longs trajets.
Les bornes rapides ou ultra-rapides sont surtout proposées sur les autoroutes ou à proximité de celles-ci, parfois sur des parkings de magasins ou d’hôtels proches des sorties. Elles fonctionnent en courant continu et permettent en principe de charger 80% de la batterie en une demi-heure, parfois moins. Leur puissance va de 43 kW à plus de 350 kW. Ne vous laissez pas impressionner par les gros chiffres affichés sur les bornes: la puissance de charge maximale dépend du véhicule, certains acceptant 100 kW, d’autres 240 kW. Sachez aussi que la vitesse de charge décroît à mesure que la batterie se remplit, ce qui explique qu’au-delà de 80%, le temps devienne long, très long.
Pour trouver les bornes, utilisez une application (Chargemap, PlugSurfing, etc.) ou le navigateur de la voiture. Mais la capacité de celui-ci à vous renseigner dépend du véhicule: Tesla est très bien, Renault aussi, Volkswagen s’est amélioré après quelques mises à jour. Ces systèmes indiquent souvent si les bornes sont libres ou occupées.
3. Evitez les bornes douteuses
Les bornes sont loin d’être parfaites: “74% des points de charge sont disponibles 99% du temps”, est-il écrit sur le rapport 2022 de l’Observatoire français de la recharge. Certains réseaux sont meilleurs que d’autres. Ce sont les maladies de jeunesse du secteur. Si vous cherchez à charger sur des sites jamais testés, il vaut mieux vous assurer que la borne fonctionne effectivement. C’est possible en consultant une appli ou un site comme Chargemap. Ceux-ci indiquent la localisation des bornes sur une carte et les utilisateurs signalent s’ils ont réussi (ou non) à charger.
Si une borne rapide est hors service dans une station qui en compte plusieurs, c’est moins problématique: il suffit de changer de borne. Sinon, il reste le helpdesk…
4. Procurez-vous des cartes de chargement (plusieurs! )
Pour recharger à une borne publique, l’automobiliste utilise une carte ou une application multi- réseaux. Il est généralement impossible de payer directement la borne avec une carte de payement classique (Bancontact, Mastercard, etc.). Il faut au préalable obtenir une carte auprès d’un MSP (mobility service provider) comme Chargemap, Plugsurfing ou du constructeur automobile (We Charge pour VW). Ce n’est pas cher, et c’est même parfois gratuit. Par exemple, la carte Chargemap Pass coûte 19,9 euros, et la PlugSurfing, 9,95 euros. Pour les utiliser, il faut encoder une carte de payement.
Notons que beaucoup de bornes affichent le nom et le QR code d’une application à télécharger qui permettra de se brancher. C’est possible avec Ionity, Fastned ou TotalEnergies. Pour les superchargeurs de Tesla, qui sont de plus en plus accessibles aux non-Tesla, seule l’appli du constructeur permet d’y accéder. Elle affiche les bornes accessibles, les tarifs et lance la charge.
5. Attention aux tarifs
Ils peuvent varier du simple au double et ne sont pas régulés comme les prix des carburants qui, eux, sont plafonnés. Le tarif n’est pas forcément affiché sur la borne. Généralement, les montants payés varient légèrement selon les cartes de charge utilisées, qui peuvent compter une commission. Mais parfois, la différence est plus grande. Le cas le plus patent est celui de Bruxelles où deux réseaux bénéficient d’une concession sur la voie publique: EnergyDrive et TotalEnergies. Le premier facture 39 centimes par kWh, le second, 70 centimes. Presque du simple au double!
Comment savoir si une charge est chère? Le tarif de 70 centimes par kWh représente à peu près le coût du carburant d’une automobile consommant sept litres d’essence aux 100 km (consommation moyenne de 18 kWh/100 km). Une charge de 50 centimes/kWh (et moins) est donc bon marché. Sur les autoroutes, les tarifs sont généralement plus élevés, parfois 1 euro le kWh. Les tarifs sont disponibles sur les applications des cartes utilisées pour payer la recharge. Ne comptez pas sur les bornes gratuites, elles se sont raréfiées.
Notre conseil: s’inscrire sur au moins deux cartes différentes multi-réseaux: par sécurité et pour comparer les tarifs. Il y a aussi des formules d’abonnement pour les gros rouleurs (Ionity, We Charge, Tesla).
6. Soignez l’apprentissage
Avant de se lancer pour de bon, mieux vaut tester quelques bornes, rapides ou pas, pour se familiariser. Prenez une heure ou deux de votre temps pour lancer de courtes charges de quelques minutes et comprendre le mode de fonctionnement des différents types de bornes.
Les utilisateurs de Tesla ont un avantage: les bornes du constructeur (les superchargeurs) déclenchent automatiquement la charge dès que la voiture est branchée. Elles identifient l’utilisateur et le facturent. Cette approche plug & charge devrait se répandre chez tous les constructeurs et réseaux de charge.
7. Planifiez vos longs trajets
Tout est facile si vous revenez toujours à la borne de votre bureau ou de votre domicile (quand vous en disposez d’une). Mais pour une automobile de taille moyenne, au-delà d’environ 200 km de trajet, mieux vaut repérer à l’avance les points de charge, surtout si vous n’avez jamais emprunté cet itinéraire en électrique. Ce genre de précaution devient de moins en moins utile sur les parcours très bien équipés, comme aux Pays-Bas, sur les autoroutes françaises ou encore en Flandre. Mais pour la Wallonie, encore mal desservie, il reste utile.
8. Préservez votre batterie
Ne chargez votre batterie à 100% que pour les longs trajets. Sinon, ne dépassez habituellement pas 80% et ne descendez pas sous les 15% à 20%. Ceci afin de préserver sa durée de vie, qui peut en principe dépasser les 200.000 km.
9. Rechargez à destination
Sur un trajet d’une certaine longueur, cela vaut la peine de déjà recharger votre véhicule une fois la destination atteinte. Par exemple, si vous avez un rendez-vous à 150 km de votre point de départ, prenez le temps de brancher votre voiture pendant le rendez-vous, ce qui vous évitera de devoir vous arrêter sur le retour. Pensez donc à repérer au préalable la borne la plus proche.
10. Comme pour un ordi, il faut parfois “rebooter”
Dernier conseil: les voitures électriques sont des ordinateurs sur roues bardés de capteurs et de logiciels. Et comme tout PC, il leur arrive aussi d’être victimes de blocages ou de fausses alertes. En cas de souci, il suffit souvent de sortir du véhicule, de le fermer et d’attendre quelque minutes puis de le rouvrir.
(*) La capacité des batteries se mesure en kWh et la puissance des bornes en kW. Une borne de 11 kW va charger 11kWh par heure.
Pourquoi une borne peut “caler”:
1. La prise est mal enfoncée. Grand classique…
2. L’utilisation de la borne est mal comprise. Toutes les bornes ne fonctionnent pas de la même manière. Les modes d’emploi affichés sont parfois cryptiques. Sur les bornes rapides dotées d’un écran, par exemple, il vaut mieux commencer par choisir sa propre langue.
3. La voiture refuse la charge. Ou l’interrompt après quelques minutes. Il suffit alors souvent de déplacer le véhicule de quelques mètres avant de le ramener à la borne.
4. L’autorisation de la charge n’a pas été donnée. Cela arrive si la carte de payement liée à la carte de recharge a expiré ou si un souci se présente chez le gestionnaire de la carte. Solution: utiliser une autre carte de recharge (voir notre conseil n° 4).
5. La borne est en panne. Il se peut que la borne vienne d’être installée et qu’elle ne soit tout simplement pas encore en service. S’il existe plusieurs bornes, passez sur une autre prise.
6. Le câble ne peut être ôté. Par sécurité, les prises sont verrouillées et ne se débloquent que lorsque l’on cesse la charge et ouvre le véhicule. Mais il faut parfois utiliser la télécommande de la voiture (ouvrir deux fois) pour débloquer la connexion prise/câble côté auto. Il existe aussi une manœuvre de secours (voir le mode d’emploi du véhicule). Pour la connexion côté borne, n’oubliez pas d’arrêter la session. L’opérateur peut aussi débloquer le câble à distance via le service helpdesk si cela s’avère nécessaire. Un appel à l’aide auquel nous avons dû nous résoudre deux fois en deux ans.
Voitures électriques
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