Masters : grande illusion

Tiger Woods n'a plus gagné un Grand Chelem depuis 2008 et veut vaincre le signe indien. © REUTERS

Premier tournoi du Grand Chelem de l’année, le Masters d’Augusta est au golf ce que Wimbledon est au tennis. Un rendez-vous sacré. C’est d’ailleurs le seul major qui, chaque année, se dispute sur le même parcours : l’Augusta National, un pur chef-d’oeuvre conçu en 1930 par l’ancien champion Bobby Jones et le célèbre architecte Alister McKenzie.

En vérité, le championship course géorgien représente le défi suprême. Sous ses allures de jardin botanique, il recèle des pièges diaboliques : des fairways en pente, des obstacles d’eau, des bunkers profonds et, surtout, des greens défiant la raison, à la fois ondulés et rapides. Dans un décor paradisiaque, c’est tout simplement l’enfer qui est proposé aux joueurs !

Cette édition 2018 réunit tous les ingrédients pour entrer dans l’histoire avec, en toile de fond, un hypothétique exploit de Tiger Woods. Après une longue traversée du désert, l’ancien numéro un mondial a retrouvé la grande forme ces dernières semaines. Et du coup, toute l’Amérique rêve de le voir revêtir sa cinquième green jacket. Totalement improbable voici quelques mois, l’idée n’est plus si farfelue. D’autant que le ” Tigre ” est un peu chez lui à Augusta, un parcours qu’il connaît par coeur et où il a signé quelques-unes de ses plus belles performances. Nul n’a oublié sa fabuleuse victoire en 1997. Jeune professionnel, il avait pulvérisé tous les records, scellant son statut de nouvelle icône du golf mondial !

Aux Etats-Unis, la ” Tigermania ” est de retour !

A 42 ans, Tiger Woods n’a plus, bien sûr, son swing de 20 ans. Et le niveau général n’a cessé de monter ces dernières années, avec notamment l’émergence d’une nouvelle génération emmenée par Justin Thomas, Jordan Spieth ou Jon Rahm. Mais, dans son for intérieur, l’Américain se sent toujours capable de forcer les portes de l’exploit. Le Masters est son tournoi préféré. Celui qui se marie le mieux à son style de jeu actuel, mélange de puissance, de précision et, surtout, d’expérience. Un atout essentiel dans un tournoi où, à tout moment, il faut faire preuve d’un grand sens stratégique. Faut-il rappeler que le grand Jack Nicklaus avait, en 1986, endossé sa dernière veste verte à l’âge de 46 ans !

Toute la planète golf retient, en tout cas, son souffle. Aux Etats-Unis, la ” Tigermania ” est de retour avec, en filigrane, des audiences télévisées qui ne cessent de grimper.

Tiger Woods n’a plus remporté un Major depuis son sacre à l’US Open en 2008. Dix ans de disette : c’est énorme. Pour tout ce qu’il a apporté au sport de St Andrews durant sa carrière, il mérite sûrement d’ajouter un 15e scalp du Grand Chelem à son tableau de chasse. Ce Masters 2018 tombe, quelque part, à point nommé pour entretenir la grande illusion !

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