L’inflation européenne en baisse, mais la Belgique fait partie des mauvais élèves

L’inflation de la zone euro est en baisse. Celle des aliments notamment chute fortement. L’inflation sous-jacente et celle des services font de la résistance. L’inflation belge est parmi les plus élevées en Europe.

Après une première estimation, présentée à la fin du mois en cours ou au début du mois suivant, Eurostat publie les chiffres définitifs de l’inflation vers la moitié du mois qui suit. Voici les chiffres “consolidés” de l’inflation observée en mars.

L’indice des prix à la consommation harmonisé (à échelle européenne), ou IPCH, affiche une hausse de 2,4% en mars (en glissement annuel), sur la zone euro. Si l’on considère l’entièreté de l’UE, c’est 2,6%. En février, l’inflation était encore de respectivement 2,6% et 2,8%.

Aliments : forte baisse

L’inflation sous-jacente (ou “de base”), c’est-à-dire qui ne prend pas en compte l’énergie et les aliments non transformés, continue aussi de ralentir (quoique plus lentement que lors de mois précédents). Elle passe de 3,3% en février à 3,1% en zone euro.

L’inflation alimentaire (boissons alcoolisées et tabac inclus) fait une chute importante : elle passe de 3,9 % à 2,6%. Les aliments non transformés quant à eux tombent même en déflation : leur indice est en baisse de 0,5% par rapport à il y a un an. En février, il était encore en hausse de 2,1% et en janvier de 6,9%. Un fameux coup de frein.

Il n’y a que l’inflation des services qui ne baisse pas. C’est même le cinquième mois d’affilé qu’elle affiche un taux de 4%. C’est le principal contributeur à l’inflation globale (à hauteur de 1,76 points sur les 2,4).

L’énergie est quant à elle toujours en baisse (-1,8%), mais moins que lors des mois précédents (-3,1% en février et -6,1% en janvier).

Belgique : parmi les pays où l’inflation est la plus élevée

En Belgique, l’IPCH est en hausse de 3,8%. C’est plus qu’en février, où l’inflation était de 3,6%. En janvier, elle était même de 1,5% et en octobre, elle était en territoire négatif, à -1,7%. Elle était alors la plus basse d’Europe, mais aujourd’hui, elle fait partie des plus élevées.

Seules la Croatie (4,9%), l’Autriche et l’Estonie (4,1% toutes les deux) ont un taux plus élevé. La Roumanie, qui ne fait pas partie de l’union monétaire, affiche un taux encore plus élevé (6,7%).

Bonne nouvelle pour les taux d’intérêt ?

Cette baisse globale en Europe est-elle un signe qu’une baisse des taux d’intérêt s’approche ? Le marché mise aujourd’hui sur une première baisse en juin. Mais Mathieu Savary, stratégiste en chef pour l’Europe auprès de BCA Research, se montre plus réservé.

“Les chiffres définitifs de l’IPCH pour le mois de mars confirment que la tendance générale de l’inflation européenne est à la baisse. Cependant, l’augmentation de l’IPC de base et de l’IPC des services au cours des derniers mois est similaire à celle des États-Unis. Par conséquent, le pari populaire selon lequel les politiques monétaires européenne et américaine se découpleront encore davantage risque de s’inverser cet été”, s’exprime-t-il dans un commentaire suite à la publication des chiffres d’Eurostat. L’expert fait référence au fait qu’aux Etats-Unis, on s’attend de plus en plus à une baisse plus tardive et moins importante que ce qui était estimé auparavant. Les deux banques centrales seraient donc sur une trajectoire de politique monétaire différente.

On sait que l’objectif de la BCE est une inflation à 2%. Mais l’inflation de base ne baisse que lentement et celle des services fait du surplace, comme indiqué plus haut. Reste à voir si le vent (sur le marché) tournera en effet d’ici la prochaine réunion.

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