L’héritage de Pete Dye

Le fameux trou n° 17 du TPC Sawgrass, en Floride. Un lieu magique. © PHOTONEWS

Architecte de référence et créateur de nombreux parcours de légende, Pete Dye est mort, la semaine dernière, à l’âge de 94 ans. Il laisse en héritage quelques chefs-d’oeuvre comme les championship courses du Kiawah Island (Ocean) en Caroline du Sud, du Casa de Campo (Teeth of the Dog) en République dominicaine ou, bien sûr, du TPC Sawgrass en Floride.

Après une belle carrière de joueur amateur, Pete Dye a fait entrer le golf dans une nouvelle dimension en dessinant des parcours d’un nouveau style, spectaculaires et challenging. Ce n’est pas un hasard si la grande famille du golf a été unanime pour lui rendre hommage. ” Sa vision a changé le golf et il m’a servi d’inspiration lorsque je me suis reconverti dans l’architecture “, a confié le grand Jack Nicklaus. ” La façon dont il transformait instinctivement un terrain était exceptionnelle “, a ajouté Tiger Woods.

Le mythique trou n°17 du TPC Sawgrass symbolise parfaitement l’oeuvre de Pete Dye. Tous les golfeurs connaissent ce petit par 3 de 120 mètres à peine dont le green est posé, comme un confetti, sur une impressionnante presqu’île. Chaque année, lors du Players Championship, ce trou attise les plus folles passions et fait les délices des téléspectateurs qui se régalent, cyniquement, des balles tombant dans l’eau. ” Le golf n’est pas toujours un sport juste. Alors, pourquoi construire un parcours juste ? “, ironisait volontiers celui que l’on surnommait souvent le ” savant fou “.

En soi, le TPG Sawgrass n’est sans doute pas la plus belle oeuvre de l’architecte américain. Mais c’est probablement la plus emblématique. Long, compliqué, plein de pièges, ce parcours a été construit sur un marécage et a fait entrer le golf dans une nouvelle dimension. Avec, notamment, ce concept du ” stadium ” autour des greens, comme s’il s’agissait d’une arène ou d’un théâtre.

Visionnaire et précurseur, Pete Dye avait le golf dans la peau. Très inventif, il dessinait ses parcours comme un peintre impressionniste ses tableaux. Son oeuvre globale est magistrale avec une centaine de parcours, privés ou publics mais toujours de haut niveau. Et le monde du golf ne manquera évidemment pas de lui rendre hommage, en septembre prochain, lors de la Ryder Cup qui se disputera sur le parcours de Whisling Straits, l’une de ses pièces maîtresses. Au sommet de son art, Pete Dye a conçu, autour du lac Michigan, un championship course de folie avec plus de 1.000 bunkers ! Le finishing hole (un par 4 de 480 m), baptisé ironiquement Dyeabolical, est probablement l’un des plus difficiles au monde et a notamment scellé la déroute de Dustin Johnson lors de l’USPGA de 2010.

L’architecte américain a dessiné quelques-uns des plus beaux parcours du monde et a fait entrer le golf dans une nouvelle dimension.

Plein d’humour et fasciné par les links écossais, Pete Dye avait intitulé l’un de ses livres Enterrez-moi dans un pot bunker. Tout est dit !

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