Lexus reste une marque jeune
À l’instar de la majorité des constructeurs asiatiques, Toyota possède aussi sa marque premium, essayant ainsi de poser un pied dans le segment très lucratif des voitures de luxe. Aux États-Unis, Lexus a relativement bien réussi son pari. Mais en Europe, la marque végète toujours dans l’ombre des constructeurs allemands premium.
Lexus réalise de très bons résultats en Asie et aux États-Unis, étant la première marque premium à avoir lancé sur le marché des modèles hybrides respectueux de l’environnement. Pendant ce temps-là, les modèles des marques de luxe européennes passaient leur temps à consommer énormément et à polluer l’air. Ces constructeurs n’avaient qu’une chose en tête : une débauche de puissance ainsi que des chiffres d’accélération et des vitesses à donner le vertige. Ils n’avaient pas le temps de se projeter dans l’avenir.
Les temps changent, les gens aussi
Aujourd’hui, ces marques en payent le prix. Les temps changent. Les gens aussi. De nos jours, jeunes et vieux sont convaincus des avantages de l’hybridation : une solution pratique qui respecte l’environnement, qui est fiscalement avantageuse et qui réduit les frais de carburant. Un modèle hybride consomme moins de carburant parce qu’il est capable de circuler partiellement en mode purement électrique et qu’il récupère au freinage de l’énergie, qui permet d’alimenter ensuite en courant le moteur électrique. En proposant uniquement une motorisation hybride sur ses modèles, Lexus s’est d’emblée distingué des autres marques de luxe.
Vingt ans plus tard, Lexus s’est fait une place au soleil à l’échelle mondiale. Mais en Europe, la marque reste dans l’ombre des constructeurs allemands premium. Et la situation ne s’améliore pas puisque Audi, BMW, Mercedes et Porsche proposent à leur tour de plus en plus de modèles hybrides. Si les constructeurs allemands ont choisi d’emprunter cette voie, c’est en partie pour survivre et pouvoir atteindre en 2020 le nouvel objectif européen de 95 g/km de CO2, mais aussi en partie car le marché l’exige.
Une authentique Grand Tourisme
Existe-t-il encore de grandes différences en termes de performances et de comportement entre une voiture de sport hybride et une autre dotée d’un puissant V8 ? Pour le savoir, nous avons effectué un comparatif entre la Lexus LC 500h et la LC 500. Deux jumelles monozygotes issues du concept LF-LC avec lequel Lexus avait fait sensation en 2012 au Salon de Détroit.
Au niveau extérieur ou intérieur, les variations sont minimes entre la LC 500h et la LC 500. Il faut vraiment être un fin connaisseur pour les distinguer. Pour ce modèle encore, Lexus ne vaut pas dévoiler l’identité du designer, le privant pour toujours des éloges qu’il mérite pourtant. Une calandre agressive. Une poupe débordant de caractère. Et entre les deux, une ligne fluide. En théorie, un coupé 2+2 est adapté pour accueillir deux adultes et deux enfants. Mais dans la pratique, la banquette arrière servira plutôt à accueillir au maximum un trolley. Avec ses 172 litres de capacité, le coffre est à peine assez grand pour un sac pour le week-end et une paire de chaussures. La finition et les matériaux utilisés sont d’excellente facture. Les sièges avant offrent un soutien parfait. Et l’équipement de série répond à toutes les attentes. Mais le trackpad contrôlant le système d’infodivertissement est tellement imprécis et imprévisible qu’il peut franchement décourager un candidat acheteur d’opter pour une Lexus. Car d’autres modèles de la marque disposent du même système. Un trackpad, ou un touchpad, c’est un pavé tactile qui permet de contrôler diverses fonctions. Sur les ordinateurs portables, tout le monde quasiment parvient à l’utiliser dès la première tentative. Dans le cas de cette Lexus, c’est quasiment impossible. Et cette critique maintes fois répétée n’est pas prise en compte par la marque.
C’est dommage car cette LC 500h affiche un comportement tout à fait conforme à ce que l’on attend d’une Grand Tourisme. Elle est à la fois rapide, très confortable et sûre. Son moteur six cylindres essence de 3,5 litres est associé à une puissante batterie lithium-ion, ce qui permet d’envoyer vers les roues arrière une puissance de 357 ch. Au niveau du CO2, elle affiche une valeur de 145 g/km. En fonction de la façon de conduire, sa consommation oscille entre 8 et 12 litres/100 km. À titre comparatif, la consommation moyenne de la LC 500 dotée du moteur V8 essence (477 ch) fluctue entre 12 et 15 litres/100 km. Des valeurs qui se traduisent par des émissions de CO2 totalement inconvenantes et des taxes de mise en circulation et de roulage énormes. Ces deux coupés brillent par leurs performances puisqu’ils sont capables d’atteindre les 100 km/h en moins de 5 secondes, mais aussi d’atteindre en pointe les 270 km/h. Au volant de la LC 500, le plaisir de conduire est nettement plus important grâce à son excellente boîte automatique avec convertisseur de couple. Sur la LC 500h, la transmission est une CVT améliorée qui n’est pas (suffisamment) en phase avec le caractère sportif du modèle. La différence la plus notable se situe évidemment au niveau de la sonorité du moteur. Et cela se remarque aussi à la réaction des voisins, qui lèvent le pouce amicalement en entendant le petit bruit sportif de la LC 500h ou montrent au contraire un majeur désapprobateur quand le grondement assourdissant du V8 de la LC 500 lâche ses canassons.
Plaisir de conduire
Peut-on comparer ces Lexus LC 500h et LC 500 à une supercar italienne, anglaise ou allemande comme peuvent en produire Ferrari, Lamborghini, McLaren ou Porsche ? Autant comparer des poires et des pommes. Les coupés de Lexus doivent composer avec des puissances trop limitées et un poids trop élevé (quasiment 2 tonnes) pour afficher des accélérations aussi sidérantes. Leurs concurrentes directes sont plutôt la BMW Série 6 coupé, la Mercedes Classe E coupé ou la Maserati GT, des modèles de Grand Tourisme qui combinent performance, sécurité, agrément et confort. Bref, un vrai plaisir de conduire.
Hélas, ce plaisir n’est pas accessible à tout le monde. Le prix de base des deux modèles est identique : 109.130 euros, tout compris. Les options sont limitées à une couleur spéciale et au pack Sport+ composé de jantes de 21″, d’une direction à assistance variable, des quatre roues directrices et d’un différentiel mécanique. Le prix de ce pack s’élève à 11.500 euros. Un supplément justifié au vu des avantages offerts par les quatre roues directrices dans les courbes rapides et sur les autoroutes allemandes. La chasse aux BMW et Mercedes est ouverte.
Fleet
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici