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L’Europe bien près de sombrer avec la Grèce

Si le Parlement grec ne valide pas les mesures d’austérité décidées par son gouvernement pour ce 30 juin au plus tard, le pays risque d’entrer dans une crise extrêmement grave… et l’Europe de sombrer avec lui.

Si le Parlement grec ne valide pas les mesures d’austérité décidées par son gouvernement pour ce 30 juin au plus tard, le pays risque d’entrer dans une crise extrêmement grave… et l’Europe de sombrer avec lui.

C’est la raison pour laquelle on a appris lundi soir, via des fuites savamment orchestrées, qu’un plan B était prévu pour éviter toute contagion. Bien entendu, le contenu de ce plan B n’a pas été dévoilé. En revanche, ce qui est clair, c’est ce qui risque de se passer si le Parlement grec refuse d’entériner les mesures d’austérité. Ce que les spécialistes appellent le « risque de contagion » ou « l’effet domino ».

Cela signifie concrètement trois choses.

Primo, si la Grèce fait défaut, cela voudra dire que son plan de sauvetage a échoué. Les investisseurs en déduiront que les plans élaborés pour les autres pays sont tout aussi fragiles et se mettront à vendre les obligations publiques portugaises et irlandaises. Cela fera exploser les taux d’intérêt exigés pour ces pays, qui auront plus de mal encore à se financer. La probabilité que ces pays fassent défaut en sera par conséquent augmentée.

Secundo, les banques grecques couleront car elles sont gorgées d’obligations publiques, tandis que les banques allemandes et françaises essuieront elles aussi de très lourdes pertes, puisqu’elles ont acheté énormément d’obligations grecques.

Tertio, plus les banques européennes enregistrent des pertes sur leurs créances, moins les banques extra-européennes auront envie de leur prêter de l’argent sur le marché interbancaire. Autrement dit, le marché interbancaire se grippera, pour ne pas dire se gèlera, comme il l’a fait du temps de la faillite de la banque Lehman Brothers.

Et si les banques européennes vont mal, les banques américaines souffriront elles aussi, car elles ont vendu à ces banques européennes des CDS, des instruments financiers pour se protéger contre la faillite de la Grèce. Or, comme la Grèce aura fait faillite, ces banques américaines devront passer à la caisse pour plusieurs dizaines de milliards de dollars, ce qui les fragilisera encore plus !

Pis que tout, si, en 2008, les banques qui allaient mal pouvaient s’adresser à l’Etat pour les renflouer, ces mêmes Etats ne peuvent plus le faire aujourd’hui car ils sont eux-mêmes endettés jusqu’au cou. C’est cela, l’effet domino. A ceci près que, cette fois, les sauveurs en dernier recours – les Etats – ne seront plus là.

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