Les enfants du vide

Raphaël Glucksmann, " Les enfants du vide ", éditions Allary, 220 pages, 18,90 euros. © pg

Après un réveil difficile ( Génération Gueule de bois paru en 2015), l’heure est au réveil. Dans Les enfants du vide, Raphaël Glucksmann le souhaite citoyen. Mais s’il cerne précisément l’échec des politiques et de l’intellectualisme de gauche à résoudre le creusement des inégalités, l’essayiste, très médiatique, ne se résout pas au populisme ou au fatalisme. Il préfère le contrer par un appel à reconstruire une citoyenneté patriote et pro-européenne. A la manière du tabouret instable, proche de basculer dans le vide, sur lequel se dresse saint Matthieu dans un tableau du Caravage, les élus politiques, français mais ceux des démocraties occidentales par extension, ont sombré depuis 60 ans dans les dérives du ” miracle ” néolibéral tout en connaissant ses conséquences sociales, économiques et environnementales. Comment construire un nouveau ” nous ” dépassant l’empilement de ” je ” de notre société contemporaine, symbolisée par le macronisme ? Prônant un retour à la radicalité, Raphaël Glucksmann – observateur proche des révolutions géorgienne et ukrainienne – réclame à la fois une réappropriation de l’espace public par un discours écologique tranché et non angélique. Convoquant Machiavel, Hegel ou encore l’économiste Thomas Porcher, quitte à être parfois professoral, théorique et austère, l’auteur ne manque pas d’érudition et de conviction dans ce manifeste de Place publique, mouvement politique qu’il vient de lancer en octobre, qui ambitionne une refondation de la gauche. Concrétisation à venir ?

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