Les 8 vies de Pierre Cardin

A l’origine de son empire, la mode avec la maison Pierre Cardin, fondée en 1950. Avant de se consacrer à la couture à proprement parler, le créateur dessine des masques et costumes de théâtre. En 1959, il révolutionne l’univers feutré des grandes maisons de mode en créant le prêt-à-porter. Dans les années 70, ses collections sont toutes plus avant-gardistes et futuristes les unes que les autres. Ses “robes bulles” font sensation et remportent un succès planétaire. De ses ateliers sortent une kyrielle d’expérimentations qui ont marqué les seventies : la mode cosmonaute, l’unisexe, la chasuble à découpe hublot, ou la robe moulée en fibres synthétiques.
Depuis qu’il s’est emparé en mai 1981 du célèbre restaurant de la rue Royale à Paris, Pierre Cardin a ouvert des Maxim’s à Bruxelles, Pékin, et Moscou (notre photo). Déclinant la marque, il a aussi lancé des hôtels Maxim’s à Paris et New York.
La brasserie du Maxim’s, sous l’appellation Minim’s, est aussi une marque d’épicerie fine.
Passionné d’architecture et de design, il lance, dans les années 70, une collection de meubles baptisée les “Sculptures Utilitaires”.
Cardin dessine et cède ses créations à des industriels qui lui reversent une part sur les ventes. Ce système de licences (entre 500 et 800 selon les estimations) dans de très nombreux pays s’est révélé très rémunérateur. Il lui aurait permis, jusqu’à présent, de rester propriétaire de sa marque. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir galvaudé sa griffe en l’associant à des produits tous azimuts. On retrouve son logo sur des cravates, des chemises, des parfums, mais aussi des parapluies, des stylos, des porte-clefs, ou encore des meubles de jardin !
Ouvert en 1970, l’Espace Pierre Cardin regroupe un théâtre, une salle de cinéma et une galerie d’art. Cette nouvelle scène parisienne ouvre alors ses portes à Marlène Dietrich, Bob Wilson, Gérard Depardieu, Jeanne Moreau et de nombreux groupes de jazz et de rock. Ici, le créateur pose au milieu de ses créations à l’occasion d’une rétrospective de son oeuvre.
Le créateur dépense une partie de sa fortune dans le mécénat. Il finance des spectacles, comme cette coproduction, en photo ici, à Moscou “Fashion and Dance”, et un festival d’art lyrique. Et il rénove le village de Lacoste dans le Lubéron dont il a acheté le château qui appartenait au marquis de Sade.
Le créateur croule sous les distinctions honorifiques. Il est commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre du Mérite, membre de l’Académie des beaux-arts, et de l’Institut de France. Mais aussi, baron de la Soie en Allemagne, et encore citoyen d’honneur de la ville de Xian, en Chine.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici