Le virus de tous les records

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Cette semaine, “Trends-Tendances” publie son Top 5000, supplément qui propose un scan de l’évolution économique de notre pays.

Deux confinements ont suffi pour entraîner une baisse de l’activité sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 2020, notre PIB a reculé de 5,7% par rapport à l’année précédente, pratiquement trois fois plus que lors de la crise économique et financière de 2009! La fermeture temporaire des commerces ainsi que celle, plus durable, des lieux de détente ont entraîné un recul de la consommation privée de 8,2%. La perte de chiffre d’affaires qui en a résulté a entraîné un gel prudent des investissements des entreprises qui ont régressé de 7%. Consommation privée et investissements des entreprises assurant à eux seuls près des deux tiers de notre PIB, l’appauvrissement collectif a été énorme. La Banque nationale estime à 41 milliards la perte de revenus cumulée des particuliers, des entreprises et des pouvoirs publics. Près de 1,4 million de travailleurs ont perçu au moins une allocation pour chômage temporaire au cours de l’année 2020. Quelque 3,4 milliards ont été alloués aux indépendants contraints d’arrêter ou de suspendre leur activité et les mesures de soutien aux entreprises se sont révélées si efficaces qu’en tombant de 10.598 en 2019 à 7.203 en 2020, le nombre de faillites s’est trouvé réduit d’un tiers. Ce recours massif au chômage temporaire a permis de préserver l’emploi qui est resté stable d’une année à l’autre. Tous ces efforts n’étant pas gratuits, notre déficit a plongé à 9,1%, le niveau le plus élevé depuis les années 1980, et propulsé notre taux d’endettement à 112,8% du PIB, un montant que l’on n’avait plus atteint depuis le début du siècle. D’où la question, toujours non résolue à ce jour: qui va payer?

Globalement, les entreprises industrielles et commerciales de notre Top ont enregistré en 2020 un chiffre d’affaires de 690 milliards, en diminution de 60 milliards d’euros. Une moitié au moins de ce recul est imputable au Covid. Le reste relève d’autres facteurs, parmi lesquels la diminution d’un tiers environ des prix moyens du brut. Les bénéfices ont été pratiquement divisés par deux, tombant de 39,8 à 20,7 milliards d’euros. Certes, la loi des grands nombres a joué. Néanmoins, au total, 45% des entreprises de notre Top ont vu leur bénéfice net reculer et 52%, leur chiffre d’affaires s’inscrire en retrait.

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