Le système de caméras ANPR inaccessible pour certaines zones de police depuis deux ans

Les Régions flamande et wallonne misent sur la vignette auto. Il est question d’une mise en œuvre en 2027 via un mode de perception numérique utilisant des caméras ANPR. © BELGAIMAGE

Depuis mai 2023, le système de reconnaissance automatique de plaques minéralogiques (ANPR), surchargé, ne supporte plus les images de nouvelles caméras, ni les nouvelles demandes d’accès provenant des zones de police. Cette banque de données est pourtant “essentielle pour lutter contre le crime organisé”, a déploré lundi le député Matti Vandemaele (Groen).

En réponse à une question parlementaire de l’élu écologiste, le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) a indiqué qu’entre 2018 et 2023, 70 caméras des zones de police locales ont été connectées à la plateforme. Le système arrivant toutefois progressivement à saturation, il est devenu instable. “Pour prévenir tout risque d’arrêt complet, il a été décidé de ne plus accepter de caméras supplémentaires à partir de mai 2023”, a retracé le libéral.

Ces dernières années, le dispositif a connu plusieurs avaries techniques, ce qui l’a rendu indisponible une quinzaine de jours au total, ressort-il d’une réponse précédente abordant aussi le sujet. En cas de panne (ou lors d’une mise à jour), les images enregistrées par les caméras locales ne peuvent être envoyées vers la plateforme centrale. Elles sont alors conservées temporairement pour être versées au système national une fois celui-ci rétabli.

Solution ?

Pourtant, il était prévu que l’outil soit à nouveau complètement opérationnel au premier trimestre 2025, pointe Matti Vandemaele dans un communiqué. Ce calendrier n’est plus à l’ordre du jour.

Selon le ministre, la police fédérale travaille actuellement à l’amélioration du dispositif. Bernard Quintin assure qu’il s’agit là pour lui d’un “but essentiel” à atteindre ces deux prochaines années.

Pour le député d’opposition, ce problème doit constituer une priorité du gouvernement. Car entre-temps, certaines zones de police, comme celle d’Anvers, ont développé leur propre système en parallèle, qui est inaccessible à la police fédérale.

Matti Vandemaele déplore qu’une telle “fragmentation du paysage, qui complique la collaboration entre zones” soit apparue. D’après lui, certaines zones profitent même de la commercialisation de leur propre système. “La situation est perverse: parce que les autorités échouent à fournir un système qui fonctionne, d’autres services publics comblent cette lacune avec l’argent des contribuables.”

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