Le Royaume-Uni perdant dans tous les cas

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Quel que soit le scénario, le produit intérieur brut britannique va souffrir par rapport à la situation actuelle. Avec un maximum de 10 % en cas de sortie sans accord.

La semaine dernière, Philip Hammond, le chancelier de l’Echiquier, a rendu public une étude très attendue : l’évolution sur 15 ans de la situation économique du Royaume-Uni en fonction des scénarios à venir.

Cette étude menée par des agences gouvernementales et par la Banque d’Angleterre n’est pas positive du tout puisque, peu importe ce qui va se passer dans les prochaines semaines, le PIB britannique va plonger d’ici à 2035. Une sortie de l’Union européenne selon le plan Chequers (amendé dans le mauvais sens depuis…) est la moins mauvaise solution avec une baisse du PIB entre 0,6 % et 2,1 %. Un Brexit dur provoquerait une baisse variant entre 7,7 % et 10,7 %, soit la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. Le chômage remonterait à 7,5 %… Le PIB baisserait aussi dans le cas d’une sortie suivie d’un accord à la norvégienne (-1,4 %) ou à la canadienne (-4,9 %). Le plan actuellement sur la table n’a pas pu faire l’objet d’une étude mais Philip Hammond l’évalue dans la fourchette moyenne du plan Chequers. Tous les scénarios supposent une comparaison avec le maintien dans l’Union et tiennent compte de flux migratoires inchangés et de la signature d’accords de libre-échange avec les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et l’Australie.

Enfin, l’étude analyse aussi l’impact régional des différents scénarios. Un Brexit pur et dur épargnerait Londres, l’Ecosse, l’Irlande du Nord et le pays de Galles mais toucherait durement le nord de l’Angleterre et les West-Midlands, soit des régions qui ont massivement voté pour la sortie de l’Union. Triste ironie du référendum… Si les tenants d’une ligne dure, comme Boris Johnson et David Davis, ont balayé l’étude, il n’en demeure pas moins que les députés britanniques font face à un seul choix : celui du moindre trauma pour leur économie. A contrebalancer avec la satisfaction d’avoir répondu à une demande populaire et, pour certains, l’accomplissement d’un rêve politique qui risque de se payer chèrement.

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