Le PS fait le bilan budgétaire “des gouvernements des droites” : “Un trou creusé de 15 milliards d’euros !”

Paul Magnette - BELGA PHOTO DIRK WAEM
Baptiste Lambert

Après avoir analysé les tableaux budgétaires au fédéral, en Wallonie et en FWB, le PS estime que “la trajectoire budgétaire des gouvernements des droites est catastrophique”. Au bout de la législature, en 2029, les socialistes évaluent le déficit à 43 milliards d’euros, soit 6% du PIB. “C’est deux fois plus que l’objectif fixé”, a asséné Paul Magnette.

“On ne chôme pas !” Après les actions du 1ᵉʳ mai, le PS a convié la presse, ce vendredi, pour présenter son analyse des tableaux budgétaires des différents gouvernements. Les calculettes ont chauffé, à l’Institut Vandervelde, le centre d’étude du PS.

En ressort un bilan comptable plutôt sombre qui, selon les socialistes, contredit complètement les slogans de l’Arizona et de la coalition Azur. Il brise l’image “d’une gauche dispendieuse et d’une droite vertueuse” sur le plan budgétaire, a insisté le président du PS, flanqué de Pierre-Yves Dermagne et de Christie Morreale, les deux chefs de groupe aux parlements fédéral et wallon.

Artifices budgétaires, effets retours irréalistes, dépenses non-financées, coûts cachés ou encore coûts reportés sur les entités fédérées… “Le trou budgétaire des droites” serait creusé de 15 milliards d’euros, au fédéral, en Wallonie et en FWB, pour un déficit global de 43 milliards d’euros en 2029. “Cela représente 6% de PIB, alors qu’ils s’étaient fixés un déficit de 3%”, a précisé Paul Magnette.

L’héritage de l’Arizona

Alors, comment le PS parvient à chiffrer un tel montant ? Au niveau fédéral, Pierre-Yves Dermagne rappelle que l’évaluation du déficit s’est déjà creusée de 5 milliards d’euros, par rapport aux prévisions du Comité de monitoring, à 25,5 milliards d’euros en 2025. Ce qui est vrai.

Mais ce ne serait qu’un début. Le député pointe par exemple les 8 milliards d’euros d’effets retours espérés par l’Arizona. Selon le PS, dans le meilleur des cas, le gouvernement fédéral n’atteindra que 50% de cet objectif, à savoir 4 milliards d’euros. Ce qui laisserait 4 milliards d’euros sur le carreau. “Et encore, on a été très généreux, certains spécialistes estiment que ces effets retours atteindront à peine un quart de l’objectif“, commente Paul Magnette.

Pierre-Yves Dermagne attire également notre attention sur le budget défense. Selon les observations des socialistes, il existe une différence entre la trajectoire budgétaire et l’objectif de 2% de PIB de 2,1 milliards d’euros en 2029. Le député constate aussi un manque de clarté sur le financement de plus de 3 milliards d’euros.

Enfin, suite aux politiques menées par l’Arizona, le PS pense que 100.000 malades de longue durée s’ajouteront aux 550.000 malades actuels, d’ici la fin de la législature. Le coût de “cette société de l’épuisement” ? 1 milliard d’euros. “Mais ce sera sans doute le double”, ajoute Paul Magnette, qui, encore une fois, explique que le PS “a été gentil” avec ses adversaires politiques. L’année dernière, le Bureau du Plan tablait déjà sur 50.000 malades de longue durée supplémentaires d’ici 2035.

Bout à bout, “l’héritage de l’Arizona” serait un déficit de 36 milliards d’euros, d’ici 2029, soit 5,2% du PIB, alors que le gouvernement fédéral a déjà revu son objectif à la baisse, à 3,7% du PIB.

Des entités fédérées plombées

Pour ce qui est du sud du pays, Christie Morreale a rappelé que les 3 réformes fiscales de la coalition MR-Engagés, en Wallonie, plomberait le budget de 642 millions d’euros, en référence à la réforme des droits de succession, d’enregistrement et à la nouvelle taxe de mise en circulation.

La députée a également indiqué que le déficit budgétaire s’alourdissait de 77 millions d’euros en 2025, contrairement à qu’avait voulu présenter le gouvernement d’Adrien Dolimont. “Ce gouvernement doit assumer qu’il fait des cadeaux fiscaux sans réduire le déficit“, a martelé la socialiste.

En outre, elle estime que les politiques menées par l’Arizona vont peser sur les entités fédérées à hauteur de 1,4 milliard d’euros. À savoir 412 millions sur les pouvoirs locaux francophones, 395 millions sur les Régions wallonne et bruxelloise, et le reste sur la Flandre.

“Un mirage !”

Au total, en additionnant les 5,2 milliards nécessaires à la défense, 672 millions des réformes fiscales wallonnes, les 2,3 milliards des objectifs budgétaires de la Région wallonne et de la FWB, les 400 millions d’euros de politiques non financées en FWB, les 4 milliards de manquements aux effets retours, le milliard d’euros des malades de longue durée, et le report de charge de 1,4 milliard sur les entités fédérées, le PS voit “les gouvernements des droites creuser le trou de 15 milliards d’euros.”

La promesse de redressement budgétaire est un mirage !“, conclut Paul Magnette. “Leurs choix creusent les inégalités, affaiblissent les francophones, et menacent notre modèle social. Le PS se battra, à chaque niveau de pouvoir, pour défendre une autre trajectoire : celle d’un budget crédible, mais surtout juste ».

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