Le plus solide premier semestre depuis 2012

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Quoique légèrement inférieurs aux prévisions, les résultats du deuxième trimestre du plus grand aciériste au monde ont été suffisamment bons pour qu’il puisse enregistrer le plus solide premier semestre depuis 2012. La quantité d’acier transportée a reculé de 2 % par rapport à la même période l’an dernier, à 21,1 tonnes (mais +2 % par rapport au premier trimestre). Après six mois, on note un repli de 1,2 %, à 42,5 millions de tonnes. L’Amérique du Nord (+1,1 %, à 11 millions de tonnes) s’est distinguée, alors que l’Europe (-3,1 %, à 20,7 millions de tonnes), le Brésil (-6,1 %, à 4,8 millions de tonnes) et les autres pays (-4,3 %, à 6,5 millions de tonnes) sont restés en retrait. La quantité de minerai de fer transportée au prix du marché a progressé de 4 %, à 18,1 millions de tonnes. Une augmentation du prix moyen de l’acier (+23,8 %) et du minerai de fer (+43 %) a permis une hausse du chiffre d’affaires de 18,4 %, à 33,3 milliards. Cela s’est traduit par une forte progression du cash-flow opérationnel (EBITDA) : +19,3 %, à 2,11 milliards de dollars au deuxième trimestre (2,16 milliards attendus), et +61 % après six mois (4,34 milliards) ou son plus haut niveau depuis 2012. L’Europe y a contribué dans la plus grande mesure, avec une hausse de 70 %, à 1,85 milliard de dollars. L’EBITDA par tonne d’acier s’est redressé de 56 dollars l’an dernier à 83 dollars. Grâce à l’amélioration de la position d’endettement, les charges nettes d’intérêts se sont allégées de 638 à 430 millions de dollars. La dette nette a certes progressé au premier semestre de 0,8 milliard de dollars en raison d’un fonds de roulement plus élevé lié à des effets saisonniers et de prix (+2,7 milliards de dollars), mais a reculé par rapport à fin juin 2016 de 0,8 milliard, à 11,9 milliards. L’injection de capital de 3,1 milliards de dollars (70 % d’actions supplémentaires), au prix fort, et le revenu de 1,4 milliard de dollars sur la vente d’actifs l’an dernier, semblent avoir constitué un point d’inflexion important. Les agences de crédit sont dès lors de plus en plus positives par rapport au groupe. Depuis fin 2012, sa dette nette a reculé de 45 %, de 21,8 à 11,9 milliards de dollars. Le bénéfice net a totalisé au deuxième trimestre 1,32 milliard de dollars (+18,9 %), et après six mois 2,32 milliards, plus de trois fois plus que l’an dernier.

La direction s’attend à une hausse de la demande mondiale au second semestre et a relevé ses prévisions initiales (fourchette de 0,5 à 1,5 %) à 2,5 à 3 %. AM Investco, la joint-venture entre Arcelor (80 %) et Marcegaglia (20 %), avait annoncé fin juin la reprise du groupe italien Ilva au bord de la faillite. Sur la base d’un prix de rachat de 1,8 milliard d’euros, Arcelor pense pouvoir ainsi créer beaucoup de valeur actionnariale.

Un plan d’épargne doit permettre au groupe d’accroître son EBITDA de 3 milliards de dollars à l’horizon 2020.

Conclusion

L’action a fait l’objet d’une scission inverse en mai et depuis sa performance de l’an dernier, elle s’offre une pause. Le redressement du marché de l’acier se poursuit mais la prudence reste de mise. Malgré la valorisation intéressante de 8,3 fois le bénéfice escompté pour 2017 et 5,1 fois le rapport valeur d’entreprise (EV)/EBITDA, nous préférons attendre un repli avant de relever notre conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.be le 28 août

Depuis fin 2012, la dette nette du groupe s’est allégée de 45 %.

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