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Le gouvernement fédéral n’a pas encore vu le jour mais on sait déjà ce qui l’attend sur la table

Le gouvernement fédéral devra économiser 14 milliards d’euros d’ici 2017. C’est beaucoup et en peu de temps. Ce chiffre ne tombe pas par hasard, c’est le résultat de l’étude réalisée par notre banque nationale de Belgique.

C’est la tradition en Belgique, le gouverneur donne ses prévisions semestrielles sur l’évolution économique de notre pays et en profite pour remettre les pendules à l’heure. Mais en haut fonctionnaire, il s’interdit évidemment de dire comment on trouvera ces 14 milliards en aussi peu de temps.

Mais on a beau être gouverneur de la BNB, on peut tout de même faire quelques remarques de bon sens. Dans le cas de Luc Coene, le gouverneur de la Banque Nationale, il a rappelé que les dépenses publiques en Belgique représentent 50% du PIB, c’est-à-dire de notre richesse annuelle. Or, a-t-il ajouté en conférence de presse, il y a 6 ou 7 ans, notre pays arrivait à vivre avec 45% de prélèvements obligatoires. C’est donc bien la preuve, selon lui, qu’il y a encore des marges de manoeuvre. Des marges pour quoi ? Mais pour diminuer les dépenses publiques, bien entendu !

Mais là encore, Luc Coene précise qu’il ne faut pas prendre la hache et sabrer à l’aveugle. Pour lui, c’est un peu comme en médecine, il y a le bon et le mauvais cholestérol. Donc, il y a les bonnes dépenses publiques qu’il faut sauvegarder (comme, par exemple, les dépenses d’enseignement, de formation et de recherche et développement) ; en revanche, il n’a pas dit quelles étaient les mauvaises dépenses qu’il fallait réduire… Question de prudence mais aussi de légitimité politique puisque c’est au gouvernement élu à prendre cette décision !

Mais il n’empêche, une étude menée par la BNB arrivait à la conclusion que les deux dépenses qu’il fallait réduire en priorité, ce sont les dépenses liées aux pensions et les subventions de toutes sortes ! Bien entendu, le couplet sur la diminution des pensions n’a pas plu à tout le monde et notamment du côté du parti socialiste !

Mais ce débat, qui vient seulement de démarrer, fait penser que la Belgique, tout comme l’Europe, doit se poser la question que s’est déjà posée Angela Merkel publiquement. L’Europe représente 7% de la population mondiale, 20% de la production mondiale mais 50% des dépenses sociales mondiales. Bref, la question, qui en découle, c’est : est-ce encore tenable ? Avons-nous les moyens de nous permettre de garder l’Etat providence tel que nous l’avons connu au cours des dernières décennies ? Les partis qui choisiront d’aller au gouvernement fédéral devront répondre à cette question très embarrassante.

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