Le dividende, son principal atout

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Au deuxième trimestre, le géant énergétique britannico-néerlandais Royal Dutch Shell (ci-après ‘Shell’) a pu tirer profit de la hausse des prix du pétrole et du gaz. Il a en effet présenté des chiffres supérieurs aux prévisions dans toutes les divisions. Le bénéfice total s’est hissé à 3,6 milliards de dollars ; c’est plus de trois fois plus qu’à la même période un an plus tôt et près de 400 millions de dollars de plus que les prévisions moyennes des analystes. Les prix de vente moyens du pétrole et du gaz ont respectivement progressé de 16 et 31 % en rythme annuel, ce qui a particulièrement favorisé les activités upstream du groupe (exploration et production), dont la perte de 1,3 milliard s’est convertie l’an dernier en un bénéfice de 339 millions de dollars. Le prix plus élevé du pétrole n’a pas eu d’incidence négative sur les marges de raffinage en raison de la demande soutenue de combustibles. En conséquence, la division downstream (raffinage et marketing) a pu également présenter une hausse du bénéfice de 39 %, à 2,53 milliards de dollars. Au niveau du groupe, les dépenses opérationnelles ont baissé de 5 %, à 9,3 milliards de dollars. Depuis son rachat de BG Group, Shell est numéro un mondial dans le segment du gaz naturel liquide (GNL). Grâce à des volumes de GNL plus importants et une hausse des prix de vente, le bénéfice de la division intégrée Gaz a progressé de 35 %, à 1,17 milliard de dollars.

Le groupe s’attelle à l’allègement de ses dettes en générant des cash-flows positifs et en vendant des actifs. Le cash-flow opérationnel est ressorti à 11,3 milliards de dollars, soit près de quatre fois plus qu’il y a un an. Les cash-flows libres, soutenus par la vente d’actifs, se sont établis à 12 milliards de dollars. Shell avait l’ambition de vendre pour 30 milliards de dollars d’actifs entre 2016 et 2018. Il n’en est pas loin, avec près de 27 milliards de dollars de ventes réalisées et prévues. Au terme du premier semestre, il disposait de 24 milliards de dollars de liquidités pour une dette totale de 90,4 milliards. Sa position nette d’endettement, de 66,4 milliards de dollars, demeure très élevée en termes absolus mais par rapport aux fonds propres, elle a déjà beaucoup baissé ces derniers trimestres. Le taux d’endettement s’élève à présent à 25,3 %. Le dividende est maintenu à 0,47 dollar par action, ce qui coûte à Shell 3,9 milliards de dollars sur une base trimestrielle.

Côté coûts, les synergies liées à l’acquisition de BG Group sont supérieures à ce qu’on prévoyait : près de 4 milliards de dollars cette année. Shell budgétise entre 22 et 23 milliards de dollars d’investissements pour cet exercice. Et au terme du premier semestre, le groupe est sur la bonne voie, à 10,3 milliards de dollars. Shell a lancé plusieurs nouveaux projets qui d’ici 2021 devraient accroître la production d’un million de barils d’équivalent pétrole par jour. Il en produit à présent quotidiennement 3,6 millions.

Conclusion

Le redressement des cours pétroliers ne se poursuit pas vraiment mais leur niveau suffit vraisemblablement à Shell pour continuer à alléger ses dettes et garantir le paiement du dividende. Le groupe peut du rester envisager l’avenir avec confiance, vu ses nouveaux projets dans les segments du pétrole, du gaz et du GNL. Le principal atout de l’action est son rendement de 7 % (bruts).

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Paru sur initiedelabourse.be le 28 août

Toutes les divisions ont surpassé les attentes.

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