L’art du faux

© pg

A l’expo Une histoire du faux et de la contrefaçon, présentée à la Maison de l’histoire européenne à Bruxelles, on peut par exemple voir un tableau ( photo) que le Néerlandais Han van Meegeren vendit pour une somme importante à Hermann Göring, haut dignitaire nazi, durant la Seconde Guerre mondiale. Le peintre lui avait fait croire qu’il s’agissait d’un authentique et précieux Vermeer. A la même époque troublée, la fabrication de faux papiers ou de fausses cartes de rationnement permit de sauver des milliers de vies de la faim ou de la déportation. Dans la période actuelle, noyautée de complotismes en tous genres, l’expo apparaît comme un important outil de réflexion et un rappel historique. Elle passe par des surprises presque folkloriques, ainsi cette figure de ningyo du 19e siècle ou “poisson humain” japonais qui ressemble à une sirène qui aurait mal tourné. Plus dramatiques et insidieux sont les documents délibérément faussés dans l’optique de décrédibiliser une minorité, un peuple, un groupe. Ainsi, l’un des plus fameux bidouillages de la vérité, Les protocoles des sages de Sion, à savoir un texte intégralement inventé par la police du tsar et publié pour la première fois en Russie en 1903. Ce soi-disant plan de conquête du monde par les juifs et les francs-maçons fut largement utilisé par Hitler dans sa délirante politique antisémite, et est toujours l’un des “ouvrages de chevet” des actuels suprémacistes blancs américains.

Jusqu’en octobre 2021, www.historia-europa.ep.eu

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content