La rentabilité des PME familiales a baissé sur 10 ans

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Entre 2004 et 2013, la rentabilité des petites et moyennes entreprises (PME) familiales a diminué de 30% alors que la valeur de ces PME a stagné et même baissé en euros réels, ressort-il du baromètre PME 2014 réalisé par la société Deloitte Fiduciaire et dont les résultats ont été présentés jeudi.

La baisse de rendement se constate tant pour le rendement opérationnel que pour le rendement financier. En 2006, la moitié des PME enregistraient encore un rendement opérationnel (EBITDA sur chiffre d’affaires) de plus de 10%, mais ce rendement est tombé à 7,9% en 2013 et 8,2% en 2014. “On voit clairement l’effet de la crise financière et économique qui a éclaté en 2008”, estime Didier Bouckaert, partner de Deloitte Fiduciaire.

Cette baisse de rendement s’explique, en partie, par une hausse du coût du personnel auquel font face les PME, selon Deloitte Fiduciaire: les coûts du personnels représentaient en moyenne 73,8% de la valeur ajoutée en 2013 pour 68,2% en 2004.

Dans le même temps, Deloitte a calculé que la valeur des PME familiales n’a augmenté que de 2% entre 2004 et 2013. Pire, en tenant compte de l’inflation, soit en euros réels, cette valeur est en réalité en recul de 15%. “L’illusion selon laquelle des fortunes énormes se sont créées ces 10 dernières années est en fait une désillusion. La valeur de nos entreprises familiales a baissé et il faudra plusieurs années pour se remettre de cette perte de valeur”, constate Nikolaas Tahon, managing partner de Deloitte Fiduciaire.

Le baromètre met par ailleurs en évidence un renforcement important ces dernières années des fonds propres réels des PME et, en parallèle, une réduction des fonds bancaires. Des constats qui s’expliquent par le recours à la déduction d’intérêts notionnels, qui a permis, selon Deloitte Fiduciaire, de renforcer la solidité financière des PME, et par un changement dans le paysage du financement des petites et moyennes entreprises. “La marché financier a évolué, l’entrepreneur cherche de nouvelles formes de financement. D’autres acteurs sont apparus comme le private equity, les fonds d’investissement publics. Il y a aussi le recours à l’emprunt obligataire”, explique encore Nikolaas Tahon.

La baromètre de Deloitte se fonde sur les données de 562 PME familiales entre 2003 et 2014. Il s’agit d’entreprises d’exploitation, ce qui exclut par exemple les sociétés de management.

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