La nouvelle génération prend le pouvoir

vainqueur de l'US Open et ancien joueur du Challenge Tour européen. © Photonews

Qu’elle semble éloignée, l’époque où quelques joueurs se disputaient systématiquement tous les titres du Grand Chelem. Aujourd’hui, avant chaque major, favoris et outsiders mélangés, on recense une bonne trentaine de candidats à la victoire. Lauréat dimanche dernier de l’US Open, l’Américain Brooks Koepka est le septième premier vainqueur consécutif différent d’un titre majeur après Jason Day (USPGA 2015), Danny Willett (Masters 2016), Dustin Johnson (US Open 2016), Henrik Stenson (British Open 2016), Jimmie Walker (USPGA 2016) et Sergio Garcia (Masters 2017). En vérité, le niveau n’a jamais été aussi élevé et l’équilibre des forces aussi grand. Et désormais le danger vient de partout et – principalement – de la nouvelle génération, plus ambitieuse que jamais.

Celle-ci était encore omniprésente aux avant-postes lors de cet US Open qui s’est disputé sur le terrible parcours d’Erin Hills (Wisconsin), un ” monstre ” long de plus de 7.000 mètres, balisé par un rough qui remontait jusqu’aux genoux ! Le Top 15 final en dit davantage que tous les longs discours. On y retrouve notamment le Japonais Hideki Matsuyama (25 ans), l’Anglais Tommy Fleetwood (26 ans), les Américains Xander Schauffele (23 ans), Rickie Fowler (28 ans), Trey Mullinax (24 ans) et Patrick Reed (26 ans), ou encore le Belge Thomas Pieters (24 ans) et le Sud-Coréen Si-Woo Kim (21 ans).

Impérial de bout en bout, Brooks Koepka a terminé le tournoi à 16 coups en dessous du par, égalant le record de Rory McIlroy en 2011, au Congressionnal. Ses statistiques en disent long sur son état de grâce avec 88 % de fairways touchés en régulation durant les quatre tours ! Agé de 27 ans, le Floridien a connu un parcours atypique pour un Américain. Professionnel depuis 2012, il a commencé sa carrière sur le… Challenge Tour européen. En 2013, il participait ainsi au Telenet Trophy au Royal Waterloo. Il a ensuite brûlé les étapes, se hissant rapidement sur le PGA Tour et se qualifiant pour la Ryder Cup de 2016. Son titre d’Erin Hills récompense un champion moderne et solide dans tous les secteurs du jeu. Et il symbolise pleinement la montée en puissance des jeunes talents.

Preuve que le golf mondial est en pleine redistribution des cartes, la plupart des ténors ont, bizarrement, sombré dans cet US Open ” révolutionnaire “. Ainsi, les trois premiers joueurs de la hiérarchie – Dustin Johnson, Rory McIlroy et Jason Day – n’ont pu passer le cut du deuxième jour. Du jamais vu à ce niveau. Décidément, c’est la révolte des classes ! D’ailleurs, pour la première fois depuis 1994, ni Tiger Woods ni Phil Mickelson n’étaient présents dans un tournoi du Grand Chelem. Le premier soignait ses blessures morales et physiques, le second avait préféré assister à la remise du diplôme universitaire de sa fille…

Miguel Tasso

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