Kanal, clap deuxième

© Ph. Cornet

Le nouveau musée bruxellois, inauguré en mai dernier, propose six nouvelles expositions, incluant films, design et art vidéo.

” Le lieu est extraordinaire, non ? Il fait 35.000 m2, je crois. Enfin, moi et les chiffres… ” Laurent Busine, ex-directeur réputé du MAC’s du Grand-Hornu, croisé par hasard un lundi de mi-septembre à Kanal, est membre du CA du nouveau musée en devenir, en bordure du canal de Bruxelles. Le pro de l’art contemporain s’avère ravi du colossal espace de ce qui fut le garage et – un temps – l’usine Citroën, même si, aujourd’hui, le lieu en phase de transition ressemble davantage à un gigantesque loft industriel qu’à une finition muséale. Les travaux de rénovation devraient y commencer l’été prochain.

On y admire le brut de décoffrage, tout en pointant l’isolation inexistante qui, dans les étages supérieurs, vire rapidement à l’effet de serre. Chaleur qui par temps ensoleillé se ressent particulièrement dans la section qui présente deux des nouvelles expos, portant sur les films de Francis Alÿs et de Velu Viswanadhan : toiles de projection multiples racontant le Mexique ou l’Inde.

Parmi les autres propositions, de précieux polaroïds de Warhol et une sélection de pièces design ” en rouge et blanc ” faisant écho aux couleurs du logo Citroën. Plus un focus sur l’art vidéo : souvent du noir et blanc graineux qui n’a pas forcément bien vieilli, un rien fané par la floraison actuelle sur Internet. D’une certaine manière, les films de Chantal Akerman, cinéaste belge – disparue à 65 ans en 2015 – se rapprochent du genre contemplatif- minimaliste. Tout en haut du bâtiment, Je, Tu, Il, Elle est projeté dans une vaste salle sombre tout en haut du bâtiment. En bas de l’édifice, son très long métrage Jeanne Dilman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles est un éloge de la lenteur. Il y a précisément de cela dans l’ancien antre de Citroën puisque les étages se grimpent à pied sur des rampes initialement prévues pour les voitures : en une heure, on a bien parcouru deux kilomètres d’un fascinant terrain de jeu. Nourri par certaines oeuvres exposées, comme les réalisations via imprimante 3D de Heather Deawey-Hagborg, sept visages sans esbroufe qui donnent un peu d’humanité à cette impressionnante location bruxelloise devant encore trouver le supplément d’âme, à hauteur de ses monumentales dimensions.

Kanal, clap deuxième
© PG/VEERLE VERCAUTEREN

www.kanal.be

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© PG/VEERLE VERCAUTEREN
Kanal, clap deuxième
© COLL. CENTRE POMPIDOU/ HERVÉ VÉRONÈSE

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