Voitures chinoises: l’Allemagne met l’Europe en garde contre une “guerre commerciale” avec Pékin
Le ministre allemand des Transports a mis en garde mercredi contre une “guerre commerciale” avec Pékin, après que la Commission européenne a menacé d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine.
Ces taxes “frappent les entreprises allemandes et leurs produits d’excellence”, a déploré dans un message sur X le ministre libéral Volker Wissing. “C’est par une concurrence accrue, des marchés ouverts et de meilleures conditions d’implantation dans l’UE que les véhicules doivent devenir moins chers, et non par une guerre commerciale et un cloisonnement des marchés”, ajoute-t-il.
Accusant Pékin de doper illégalement ses constructeurs sur le marché d’avenir des véhicules électriques, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait ouvert en septembre une enquête sur les subventions du gouvernement chinois à ce secteur.
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Hausse des droits de douane
Les droits de douane, actuellement de 10%, pourraient atteindre en moyenne 31% du prix de vente des véhicules importés en Europe, à partir du 4 juillet, a annoncé la Commission mercredi, tout en ouvrant la porte à un dialogue.
L’Allemagne, dont les constructeurs sont très engagés en Chine, a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions contre les constructeurs chinois, craignant des représailles. Pour les allemands Volkswagen, BMW et Mercedes, la Chine est le principal marché national, représentant jusqu’à 36% des ventes en volume.
“Cette mesure accroît encore le risque d’un conflit commercial mondial“, a commenté dans un communiqué la fédération allemande des constructeurs automobiles (VDA). “Les dommages potentiels des mesures annoncées aujourd’hui pourraient être plus importants que les avantages potentiels pour l’industrie automobile européenne – et allemande en particulier”, estime la présidente du lobby, Hildegard Müller.
En outre, elle a souligné le “besoin” de la Chine pour “résoudre les problèmes mondiaux” comme la crise climatique.