Vers un accord Trump – Poutine sur l’Ukraine? Bienvenue au pays de l’indécence, avec le 9 mai pour horizon

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président américain se dit “proche d’un accord” avec son homologue russe. Washington rencontre surtout les désirs de Moscou et fustige un Zelensky qui refuse de reconnaître la Crimée russe. L’empressement semble total en vue du 9 mai, jour de la grand victoire patriotique en Russie et… de l’Europe.

Il y a des horizons symboliques qui comptent et suscitent un empressement de la part des grands de ce monde. Le 9 mai prochain est de ces jours-là. En Russie, c’est le jour de la grande victoire patriotique sur le nazisme et le président Vladimir Poutine espère bien accueillir ses homologues Xi Jinping… et Donald Trump.

Pour l’Union européenne, cette même date marquera le 75e anniversaire de la déclaration de Robert Schuman qui a jeté les fondations de la construction continentale. C’est dire combien les deux horizons symboliques s’affrontent et suscitent une fébrilité diplomatique.

Est-ce à cette lumière qu’il faut lire la volonté américaine pressante de conclure un “deal” avec la Russie? Le président américain se dit désormais “proche d’un accord”, après que les États-Unis aient menacé de se retirer. Mais cet accord se ferait surtout… aux conditions de Vladimir Poutine.

Zelensky cloué au pilori

Les contours de la “pax americana”, tels qu’ils sont dévoilés jusqu’ici, ressemblent essentiellement à une “pax Russia”. L’Ukraine ne rentrerait pas dans l’OTAN, les territoires conquis par la Russie resteraient acquis, les sanctions contre Moscou seraient levées et la Crimée serait reconnue russe par les États-Unis. Rien que ça.

Le projet est inacceptable pour l’Ukraine et son président, Volodymyr Zelensky, a déjà affirmé qu’il ne pourrait pas reconnaître l’abandon de la Crimée car c’est tout simplement contraire à la Constitution du pays.

Réplique d’un Trump irrité? “Il peut avoir la paix ou il peut se battre encore trois ans avant de perdre tout le pays“. Une façon de confirmer cet empressement et un propos s’inscrivant dans la lignée des nombreuses critiques contre Zelensky, qualifié il y a peu de “dictateur”.

L’indécence est devenue la norme à Washington et les experts voient bien Donald Trump rejoindre ses “amis” Vladimir Poutine et Xinping dans un sommet à Moscou le 9 mai, qui redistribueraient les cartes du monde au détriment de l’Europe.

“La paix russe dans toute sa splendeur”

Les Européens observent ce ballet avec circonspection. Alors que des discussions viennent de s’achever à Londres entre conseillers américains, ukrainiens et européens, le Royaume-Uni a de nouveau dit qu’il appartenait “à l’Ukraine de décider de son avenir”. La présidence française a, elle, affirmé que l”’intégrité territoriale” de l’Ukraine était une “exigence très forte” des Européens.

Comme un symbole, de violents bombardements sur Kiev ont fait au moins neuf morts la nuit dernière. Dressant un inventaire des dégâts, Tymour Tkachenko, le chef de l’administration militaire de Kiev, a décrit l’attaque comme étant “La paix russe dans toute sa splendeur”.

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