Quand la Chine s’inspire de l’Europe pour répondre aux tarifs douaniers de Donald Trump
La réponse aux tarifs douaniers des États-Unis était attendue. Ainsi, la Chine a décidé de cibler Google, Nvidia et bientôt Intel, par des enquêtes antitrust. Une réponse limitée qui vise surtout à se donner des moyens de pression.
Les États-Unis créent, l’Europe régule et la Chine copie, mais pas toujours celui qu’on croît. Pour répondre aux 10% de taxes douanières supplémentaires de Donald Trump, la Chine remet au goût du jour les enquêtes antitrust. Pékin relance ses enquêtes contre Google et Nvidia et menace d’en lancer une nouvelle contre Intel, annonce le Financial Times.
Leviers de négociation
Concernant Google, la Chine vise la domination de son système d’exploitation Android et tous les préjudices que ça peut créer aux fabricants chinois de téléphones, comme Xiaomi et Oppo. Tous leurs téléphones fonctionnent sous le système d’exploitation américain. Aussi, la plupart des activités d’Alphabet sont bloquées en Chine, en ce compris le moteur de recherche de Google, mais le groupe américain profite de la publicité des entreprises chinoises à l’étranger.
Ce qui est reproché à Nvidia est beaucoup plus nébuleux, tout comme ce qui pourrait l’être à Intel. Mais ces enquêtes pourraient mener à des amendes très importantes contre les grandes entreprises américaines, à l’instar des récentes enquêtes antitrust européennes. Rappelons qu’en 2024, la Chine représentait quand même 13% des ventes mondiales du groupe Nvidia.
Pour les experts, il s’agit ni plus ni moins pour Pékin de se constituer des leviers de négociations en vue de futures discussions. Donald Trump et le président chinois, Xi Jinping, doivent s’entretenir par téléphone dans les prochains jours.
Le bras de fer est lancé
Plus tôt dans la journée, on apprenait que la Chine avait répliqué par une série de sanctions. À partir du 10 février, Pékin introduira des droits de douane de 15% sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains, a annoncé le ministère chinois des Finances. Des taxes douanières de 10% seront par ailleurs appliquées aux importations de pétrole américain et à d’autres catégories de biens venant des États-Unis : machines agricoles, véhicules de sport de grosse cylindrée et camionnettes.
Les nouveaux tarifs douaniers chinois visent environ 14 milliards de dollars de marchandises américaines, selon les analystes de Citigroup. C’est moins de 10 % du total des importations en provenance des États-Unis en 2023. Ceci tend à montrer que la réponse chinoise est pour le moment limitée, écrit le journal financier britannique.
Loin de faire paniquer les places boursières. Le Hang Seng d’Hong Kong a clôturé en hausse de 2,83%. Les places boursières européennes ont également terminé dans le vert. Et Wall Street rebondit après une séance délicate, lundi.
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