Les risques et répercussions économiques de la guerre entre Israël et le Hamas

Des Palestiniens ayant pris le contrôle d'un char israélien, samedi 7 octobre 2023. ©  (Photo by SAID KHATIB/AFP via Getty Images)

Après un week-end d’affrontements autour de la bande de Gaza, les marchés ouvrent sur d’importantes hausses ce lundi matin : pétrole, or et dollar. À moyen et à long terme, quels sont les risques pour l’économie mondiale ?

Samedi matin, les roquettes du Hamas ont annoncé le début d’une attaque d’envergure sur Israël. Du jamais vu. Dimanche soir, on comptait déjà 700 civils morts côté israélien, plus de 100 personnes prises en otage et en partie déportées dans la bande de Gaza et 400 morts côté palestinien. Aucune solution simple ne semble en vue, rendant une situation qui a toujours été très tendue encore plus compliquée. Entre Israël et la Palestine, mais aussi dans tout le Moyen-Orient.

Le marché réagit

Cette situation a évidemment des répercussions économiques immédiates.

Le pétrole, déjà très élevé mais en baisse la semaine dernière, a fait un saut de plus de 3 dollars ce lundi matin à l’ouverture des marchés en Asie. Le Brent se négocie à 87,3 dollars le baril à l’heure d’écrire ces lignes, et le WTI à 85,7 dollars.

Le shekel israélien perd fortement en valeur. A l’ouverture des marchés, il perd 2% et passe à 3,92 pour un dollar. Il faut remonter à début 2016 pour le voir à ce niveau. La Banque centrale a d’ailleurs vendu des réserves de devises étrangères pour endiguer la chute, mais pour l’instant elle ne ralentit pas vraiment.

De l’autre côté, le dollar a le vent en poupe, en tant que valeur refuge. Le yen, lui aussi une valeur refuge traditionnelle, gagne légèrement sur d’autres devises comme l’euro ou le dollar australien, tôt ce lundi matin. L’or, valeur refuge par excellence, voit aussi son cours augmenter : il gagne environ 1% sur son taux de clôture de vendredi, passant à 1.850 dollars l’once.

Risques

Voilà pour les répercussions immédiates, à court terme. Mais à moyen et à long terme, d’autres risques sont à prendre en compte.

Le canal de Suez, importantissime pour le trafic maritime mondial, se trouve à 300 kilomètres environ de la bande de Gaza. S’il devait y avoir des interruptions, à cause de la situation en Israël et en Palestine, les prix du fret devraient augmenter, avec des conséquences pour l’inflation. Les chaines d’approvisionnement seraient également retardées. Les Etats-Unis ont en tout cas déjà dépêché un porte-avions dans la région.

Puis il y a toute la situation géopolitique. Il y avait un certain réchauffement entre l’Iran et les États-Unis, avec un retour du pétrole iranien sur le marché en ligne de mire. Ce qui pourrait faire baisser les prix à échelle mondiale, dans un contexte de réduction de la production par l’Arabie Saoudite, entre autres. Mais le soutien de l’Iran au Hamas pourrait redistribuer les cartes. Les réactions des pays arabes entourant Israël se fait encore attendre, mais là aussi, il y a d’importants producteurs de pétrole. Pour mémoire, la Guerre de Yom Kippour, il y a pile 50 ans, avait provoqué un embargo de la part de l’OPEP, créant le premier choc pétrolier.

Il reste avant tout beaucoup d’incertitudes. L’intensité et la durée du conflit, notamment. Et dans une économie mondiale qui ralentit déjà et où la confiance n’est pas au plus beau fixe, de telles incertitudes ne vont certainement pas améliorer les choses.

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