“Lego lost at sea”: l’incroyable chasse au trésor d’une cargaison perdue

'Lego lost at sea' © Lego lost at sea

Les vestiges d’un chargement de plusieurs millions de Lego tombé à l’eau en 1997 fascinent autant qu’ils inquiètent. Ou comment une cargaison perdue il y a presque 30 ans est à l’origine d’une incroyable chasse au trésor. Du genre de celle que même le meilleur directeur marketing n’aurait pu inventer.

L’histoire commence en 1997 avec le Tokyo Express, un cargo venu des Pays-Bas et à destination des États-Unis. Le 13 février une énorme vague lui fait perdre 62 containers. L’un d’entre eux contenait près de cinq millions de Lego. Par une étrange ironie du destin, tous ou presque avaient la mer pour thème. Parmi les 4 756 940 Lego perdus en mer, peu étaient des briques. Le gros était composé de figurines. Dans le container se trouvaient, entre autres, 352 000 paires de palmes, 97 500 mini-bouteilles de plongée, 88 316 ensembles de petites fleurs, 54 000 morceaux d’herbes marines, 28 700 radeaux de sauvetage, 26 600 gilets de sauvetage jaunes, 52 000 hélices rouges ou encore 66 300 hublots. Il y avait même des animaux puisque le conteneur possédait aussi 50 000 requins, 33 427 dragons (dont 514 verts) et 4 200 pieuvres noires. Soit autant de pièces hétéroclites qui figuraient dans des ensembles comme le Manoir de la Sorcière et le Piège des Pirates.

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Un malheureux accident et des chasseurs par milliers

Par la force des éléments, ces figurines en plastiques ont rejoint les fonds marins. Or cela peut prendre des siècles pour que des Lego se décomposent complètement. Lego aimerait remonter le temps pour éviter ce “malheureux accident” et précise que l’entreprise a une stratégie audacieuse en matière de durabilité qui vise à laisser un impact positif pour les générations futures. Néanmoins, si elle n’a jamais souhaité que des briques Lego finissent dans la mer, force est de constater qu’elle n’en a pas moins surfé quelque peu sur l’incident. En nourrissant régulièrement l’engouement autour de l’incroyable chasse au trésor qui s’est développé pour retrouver ces figurines éparpillées au grès des courants.

Une chasse qui compte aujourd’hui des milliers d’adeptes. Intitulé ‘Lego lost at sea‘, cette communauté riche de plusieurs milliers de membres répertorie chaque trouvaille et pour certains la quête vire à l’obsession. Car chaque Lego ne se vaut pas. Par exemple, aucun des 51 800 requins du container n’aurait été trouvé. Mais le vrai Graal de cette quête serait le fameux poulpe noir. Particulièrement difficile à repérer (par sa couleur et parce qu’il s’accrocherait aux algues), seuls quelques exemplaires de ce poulpe ont été trouvés.

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Symbole de pollution et outil improbable pour étudier les courants marins

Comme seule une fraction des Lego a pu être récupéré, ces figurines sont muées en symbole de la pollution des océans. Poussant certains scientifiques à utiliser cet incident pour étudier les courants marins et la manière dont les objets se déplacent dans les océans. Il en va des courants, comme des fantômes. Ils sont très difficiles à voir. On peut seulement relever d’où part un objet et où il échoue.

Et ils peuvent aller loin. Certaines pièces de Lego pourraient avoir parcouru près de 100.000 kilomètres. En raison des courants de l’Atlantique, les figurines peuvent se retrouver sur n’importe quelle plage du monde. Si la plupart des pièces continuent de s’échouer le long des plages cornouaillaises, certaines ont ainsi été retrouvées aussi loin que les îles anglo-normandes, l’Irlande, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark ou les États-Unis. Des palmes auraient même été retrouvées en Australie.

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Un trésor surtout symbolique

Jusqu’à présent, la plupart des Lego retrouvés étaient ceux qui flottaient. Heureusement pour les chasseurs de trésors, différentes pièces commencent aujourd’hui à rejoindre la surface. 27 ans après le naufrage du container, les découvertes restent donc possibles. Comme ce poulpe noir sorti des eaux cette semaine par un ado de 13 ans.

Des trésors qui n’ont néanmoins qu’une valeur symbolique puisque, selon la loi anglaise, il est illégal de les revendre. Elles doivent en effet être signalées au très officiel Receiver of Wreck.

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