L’accès aux prêts se fait plus difficile pour les entreprises en zone euro

Les banques de la zone euro ont poursuivi le resserrement de leurs critères de prêt aux entreprises début 2025, notamment en Allemagne, à cause du manque de perspectives économiques, a indiqué mardi la Banque centrale européenne (BCE).
De janvier à mars, les critères d’approbation des prêts et lignes de crédit aux entreprises se sont légèrement resserrés, après un durcissement marqué au cours du dernier trimestre 2024, selon une enquête trimestrielle qui tombe deux jours avant la prochaine réunion de politique monétaire fixant le cap sur les taux d’intérêt.
Les entreprises ont également moins sollicité de crédits, la demande repassant en territoire légèrement négatif. Ce tour de vis s’explique à nouveau par les risques jugés “plus élevés” par les banques, “liés aux perspectives économiques et à la situation propre à l’industrie et aux entreprises”, explique le communiqué de la BCE.
Les banques allemandes ont fait partie des plus frileuses, dans un contexte d’alternance politique: le futur chancelier Friedrich Merz ne doit être nommé au Bundestag qu’en mai, après les élections fédérales de février dernier. L’économie allemande, basée sur son industrie exportatrice, est également particulièrement exposée aux droits de douane supplémentaires décrétés par les États-Unis en avril.
Cette situation pourrait peser sur la décision de la BCE jeudi, qui s’est engagée depuis un an dans un processus de réduction de ses taux d’intérêts directeurs.
Critères assouplis pour les ménages
Du côté des ménages, les banques ont modérément assoupli leurs critères d’attribution de prêts immobiliers, surtout en France, mais légèrement resserré ceux des crédits à la consommation. La demande de prêts des ménages a augmenté, notamment pour l’achat d’un logement, principalement en raison de la baisse des taux d’intérêt de la BCE, note le communiqué.
Entre mi-2022 et fin 2023, l’institution basée à Francfort avait fortement relevé ses taux, provoquant une contraction du crédit pour freiner l’économie et ramener l’inflation à 2%, objectif en passe d’être réalisé cette année.
Pour le deuxième trimestre, les banques prévoient une légère augmentation nette de la demande de prêts, aussi bien du côté des ménages que des entreprises.