La France championne de l’attractivité, l’Allemagne “malade de l’Europe”
Les rôles se sont inversés entre nos deux grands voisins. Les entreprises regardent vers la France de Macron devenue “championne d’Europe de l’attractivité économique”. Par contre, elles doutent des fragilités de l’économie allemande.
Choose France. Choisissez le France. Cela fait sept ans que les investisseurs étrangers sont conviés à l’Elysée pour un sommet visant à leur vanter les mérites du pays. Et sept ans que la confiance grimpe. Le millésime 2024, ce lundi 13 mai, a été particulièrement porteur, avec 56 investissements annoncés, soit le double de l’année précédente, pour un montant total de 15 milliards d’euros, un « record », selon l’Elysée.
Cela confirme le pouvoir d’attraction du pays, alors que l’Allemagne inquiète.
La France, championne d’Europe
Les entreprises belges sont particulièrement séduites par le nouveau visage induit par le président français. “Emmanuel Macron a tout compris au sujet de la nécessité de réinsustrialiser l’Europe“, nous disait récemment Bernard Delvaux, CEO d’Etex. Il précise à L’Echo ce mardi: “La France présente de nombreux avantages, comme par exemple le coût de l’énergie, mais surtout, elle fait preuve de bonne volont”. Choose France est un bon exemple d’un désir de tout faire pour simplifier la vie des industriels.”
Etex envisage de doubler sa capacité de production dans ce pays. Ziegler ou Solvay, parmi beaucoup d’autres, confient également leur satisfaction et leurs projets chez notre voisin. Les sirènes de Dunkerque attirent de nombreux entreprises, au risque de faire de l’ombre à Anvers.
“Les efforts commencent à porter leurs fruits, souligne l’éditorial du Monde ce lundi. Le baromètre annuel du cabinet EY vient ainsi de classer pour la cinquième année d’affilée la France championne d’Europe de l’attractivité économique. Depuis le lancement de Choose France, en 2018, il est question de plus de 46 milliards d’euros d’investissements pour 178 projets.”
Quel changement par rapport à cette époque où l’on insistait surtout sur les nombreuses tracasseries susceptibles d’entraver la volonté de s’installer en France.
L’Allemagne, “malade de l’Europe”
Quel revirement, aussi, dans l’équilibre traditionnel du couple franco-allemand. Jusqu’ici, l’Allemagne était considérée comme le moteur économique de l’Europe, l’élève modèle qui donnait ses leçons. C’était aussi la locomotive permettant à la Belgique de s’assurer une croissance soutenue. Cette époque est révolue.
Le quotidien Le Soir, qui publie ce mardi un dossier sur la situation du pays à un mois du début de l’Euro, n’hésite pas à dépeindre ce pays comme “l’homme malade de l’Europe”. “L’Allemagne doute d’elle-même, précise le journal. De la coalition au pouvoir, menée par le chancelier Olaf Scholz, de la résistance de la société aux sirènes du populisme, mais aussi de son modèle économique – et dès lors des fondements de sa prospérité. Depuis 2019, la croissance allemande a été systématiquement inférieure à la croissance belge – si l’on fait abstraction des années 2020 et 2021, celles de la mise à l’arrêt de l’activité, puis du rebond post-pandémique.”
Un spectre hante l’ancien leader continental, celui de la désindustrialisation. En cause, des choix énergétiques contestables, une dépendance trop grande à la Russie, un espoir déçu de trouver des relais de croissance à l’Est ou encore une relation ambiguë avec la Chine. Le modèle de concertation sociale, qui faisait la force du pays, est grippé. S’ajoute à cela, ces derniers temps une certaine forme de désespérance démocratique, avec de nombreuses agresssions de responsables politiques et une extrême droite décomplexée.
L’Euro de football permettra-t-il d’inverser la tendance? Avec, à la clé, une victoire de la Mannschaft face à la France? Cela, c’est vrai, n’est que du football… Après cela, la France décroche la timbale avec les Jeux olympiques de Paris. Décidément…
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