Florilège des infox relayées par Robert F. Kennedy Jr…
Robert F. Kennedy Jr, à qui Donald Trump veut confier les clés du ministère américain de la Santé, est un ancien avocat sans formation scientifique, qui s’est illustré en relayant des théories du complot dans le domaine sanitaire, avec les vaccins comme cible récurrente.
Voici un retour sur les fausses affirmations les plus frappantes propagées ces dernières années par RFK Jr, le neveu de l’ancien président John F. Kennedy.
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Le Covid-19 “ethniquement ciblé”?
L’ancien avocat spécialisé en droit de l’environnement a notamment affirmé que le Covid-19 était un virus “ethniquement ciblé” pour nuire “aux personnes caucasiennes et noires”, tout en épargnant les “Juifs ashkénazes et les Chinois”.
Une affirmation qui ne repose sur aucun argument scientifique.
Plus largement, à travers son organisation anti-vaccins Children’s Health Defense (CDH) – dont il s’est temporairement retiré – Robert F. Kennedy Jr a surfé sur la crise sanitaire pour diffuser de fausses informations.
La CDH a ainsi été désignée par le Center for Countering Digital Hate, une ONG qui lutte contre la désinformation en ligne, comme l’un des douze principaux diffuseurs d’infox pendant la pandémie. Sous la direction de RFK Jr, l’organisation a par exemple soutenu que certains vaccins anti-Covid contenaient du tissu fœtal ou pouvaient rendre stériles, des théories réfutées par les experts.
Le compte Instagram de l’ancien avocat a d’ailleurs été suspendu en février 2021 “pour avoir partagé de façon répétée des allégations erronées à propos du coronavirus ou des vaccins”.
L’autisme lié aux vaccins?
“Je pense que l’autisme est dû aux vaccins”: RFK Jr s’est fait le relais de cette autre théorie largement démentie par la communauté scientifique.
Depuis deux décennies, la méfiance envers le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) s’est accentuée, se fondant notamment sur une étude publiée en 1998 dans The Lancet, qui avait suggéré un lien entre la vaccination ROR et l’autisme. L’étude s’est révélée être un “trucage” de son auteur, mais ni le démenti officiel de la revue, ni le retrait de l’article ou les multiples travaux postérieurs démontrant l’absence de lien, n’ont fait cesser les craintes.
En 2015, RFK Jr était allé jusqu’à employer le mot d'”holocauste” en parlant de vaccination: “ils se font vacciner, le soir même ils ont 103 (degrés Fahrenheit, soit 39,4 degrés Celsius, ndlr) de fièvre, ils s’endorment, et trois mois plus tard leur cerveau a disparu. C’est un holocauste, ce que cela fait à notre pays”, avait-il affirmé, selon le journal Sacramento Bee.
Produits chimiques et identité sexuelle
Grand critique des pesticides, RFK Jr prétend que les produits chimiques présents dans l’environnement pourraient rendre les enfants homosexuels ou transgenres. Une théorie qui ne repose, là-encore, sur rien de scientifique.
En mai 2023, dans une vidéo supprimée de YouTube pour violation de la politique de désinformation sur les vaccins, RFK Jr a affirmé: “une grande partie des problèmes que nous observons chez les enfants, en particulier chez les garçons” serait attribuable à “l’exposition à des produits chimiques, (…) y compris la dysphorie sexuelle.”
Cette affirmation a notamment gagné en popularité après avoir été partagée par Alex Jones, l’un des plus célèbres pourvoyeurs de théories du complot aux Etats-Unis. Il s’agit cependant d’une mauvaise interprétation de recherches sur l’atrazine, un herbicide capable de transformer certaines grenouilles mâles en femelles – sans qu’aucune étude n’indique que des perturbateurs endocriniens pourraient provoquer les mêmes effets chez l’homme.
Les antidépresseurs liés aux tueries?
Sans preuves, RFK Jr défend que l’augmentation des tueries de masse dans les écoles pourrait être liée à la consommation d’antidépresseurs chez les jeunes. “Les enfants ont toujours eu accès aux armes, et il n’y a jamais eu de période dans l’histoire (…) où les enfants allaient dans les écoles et tiraient sur leurs camarades. Cela a commencé à se produire en même temps que l’introduction de ces médicaments, le Prozac et d’autres.”
Selon les experts cependant, seul un faible pourcentage des auteurs de fusillade consommaient des antidépresseurs au moment de commettre leurs actes et même lorsque c’était le cas, aucun lien n’a été démontré.
Le VIH, pas responsable du sida?
Allant à l’encontre de l’ensemble des connaissances scientifiques, RFK Jr a laissé entendre que le VIH n’était pas la cause du sida.
“Ils menaient des études bidon et malhonnêtes pour mettre au point un remède qui tuait les gens, sans vraiment comprendre ce qu’était le VIH […] sans vraiment savoir s’il était à l’origine du sida”, a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par le New York Magazine.