Energie, télécommunications, capitaux: comment l’Europe doit agir pour doper sa compétitivité

Charles Michel, président du Conseil européen/
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le sommet européen doit avancer sur ces trois éléments clés, insiste Charles Michel, président du Conseil. Des débats fondamentaux pour renforcer le marché unique et investir. Si pas, il faudra mettre les Etats à contribution.

Charles Michel, président du Conseil européen, mesure les défis gigantesques auxquels l’Europe est confrontée. “Nous devons être lucides, a-t-il souligné mercredi, en préambule d’un sommet européen qui doit poser les bases d’un pacte européen de compétitivité. Les chiffres sont ce qu’ils sont, nous avons qu’il y a un fossé croissant en terme d’innovation et d’investissements si l’on se compare avec nos partenaires et nos adversaires dans le monde. Ceux-ci mettent en place des politiques avec des subsides, des entreprises d’Etat ou des barrières tarifaires…”

Sous le bras, le président du Conseil prend le rapport rédigé par Enrico Letta, ancien Premier ministre européen et actuellement à la tête de l’Institut Jacques Delors. L’objectif est précisément d’élaborer une réponse à cette situation préoccupante. “Le sommet extraordinaire consacré à la compétitivité est un moment important, mais nous travaillons dur au sein du Conseil à un agenda spécifique pour le mois de juin”, ajoute le Belge. Des réunions inhabituelles, dans des formats plus resserrés, ont lieu pour y arriver.

Trois enjeux fondamentaux

Charles Michel épingle trois éléments clés. “Il s’agit de travailler concrètement sur trois secteurs, trois pilliers qui n’avaient délibérément pas été pris en compte lors du lancement du marché intérieur par Jacques Delors (ancien président de la Commission européenne), pour des raisons politiques, soutient le président du Conseil européen. C’est la question de l’énergie: on en a beaucoup parlé ces dernières années suite à l’attaque de la Russie contre l’Europe consécutive à l’nvasion de l’Ukraine. Ce sont les télécommunications. Et c’est la question de l’intégration financière.”

Sur ce dernier point, il insiste. “Nous avons besoin de davantage d’investissements, appuie Charles Michel. Il s’agit de déterminer ce que représente la solidarité financière. Plusieurs points doivent être pris en considération. Le premier, c’est l’union des marchés de capitaux. Nous aurons un débat sérieux à ce sujet. Il y a des sensibilités différentes et des préoccupations qui doivent être respectées, mais on doit avancer ce sujet. C’est une manière de mobiliser de l’investissement privé pour l’économie réelle, au bénéfice des citoyens.”

Un autre sujet important concerne les aides d’Etat. “Nous avons un débat pour voir comment elles peuvent être mieux ciblées, de façon à avoir un effet de levier utile sans fragmenter le marché intérieur”, dit-il. Troisième point; le rôle de la Banque européenne d’investissements. “C’est la plus importante banque de développement en terme de volumes dans le monde, je pense que l’on n’échappera pas à un débat sur sa recapitalisation, estime Charles Michel. Et puis il y a un débat sur les dettes communes.”

Si on n’arrive pas à avancer sur ces piliers, alors il faudra être cohérent et avoir un débat sur les contributions nationales des Etats membres pour financer le projet européen, assène Charles Michel.

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