En un débat face à Trump, Joe Biden a peut-être perdu l’élection américaine

Joe Biden lors du débat sur CNN. (Credit Image: © Artem Priakhin/SOPA Images via ZUMA Press Wire)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les balbutiements et absences du président américain sortant ont été dramatiques lors d’un débat face à un adversaire républicain fidèle à lui-même, arrogant et grossier. C’est la panique dans le camp démocrate.

En une heure et demi de débat télévisé, Joe Biden a peut-être perdu l’élection américaine de novembre prochain. Soudain, c’est la panique dans le camp démocrate où l’on pense, mais un peu tard, à une alternative éventuelle pour le remplacer face à un Donald Trump fidèle à lui-même, arrogant, grossier et multipliant les mensonges.

Le fiasco de Joe Biden

Le fiasco de Joe Biden se caractérise par ces nombreuses séquences où il balbutie en évoquant les sujets de fond et où il perd le fil de son raisonnement. Soutenu par sa femme Jill, le président a l’air halluciné lorsqu’elle le félicite de son débat. “Je suis si fière de Joe, a souligné son épouse dans une vidéo publiée peu après le débat. Vous avez entendu son coeur ce soir.”

Pas sûr que cela soit de nature à rassurer un camp démocrate qui se retrouve bien embarrassé à quelque cinq mois de l’élection. Donald Trump a pourtant menti à de nombreuses reprises, comme en témoigne le premier check réalisé par CNN à l’issue du débat. “Nous allons tout checker, je ne pense pas qu’il ait dit une chose juste”, a appuyé Joe Biden.

Mais la forme a soudain relégué le fond au second plan. Le populisme aime se nourrir de ses séquences que les algorithmes diffusent à l’infini.

Un débat indigne

Le président démocrate de 81 ans a pourtant attaqué Donald Trump à de nombreuses reprises. Il a entamé en le défiant sur un sujet qu’il sait délicat pour le milliardaire, son action “terrible” contre le droit à l’avortement, un enjeu susceptible de faire basculer l’électorat féminin. Il a aussi accusé Donald Trump de “mentir” en affirmant que l’immigration clandestine faisait flamber la criminalité.

Le président a rappelé que son adversaire était un “repris de justice”, après avoir été jugé coupable dans une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X, et a jugé qu’il avait le “sens moral d’un dépravé”, le traitant à plusieurs reprises de “pleurnichard”.

Mais Donald Trump s’est justifié en affirmant qu’il n’avait “rien fait de mal” et que le système était “truqué“, argument habituel pour celui qui manipule sans vergogne les théories du complot. Le républicain a attaqué son rival jugeant qu’il n’était “pas taillé” pour être président, et le présentant comme un dirigeant faible. “Il est devenu comme un Palestinien, mais ils ne l’aiment pas parce que c’est un très mauvais Palestinien. Un (Palestinien) faible”, a-t-il lancé, en référence à la politique de Joe Biden face au conflit entre Israël et le Hamas.

Ce premier débat, crucial pour déterminer le sens de la campagne, a été jugé indigne par beaucoup d’analystes, relevant l’échange tragi-comique entre les deux hommes sur… leur score au golf. Les trolls républicains, eux, ont de la matière en suffisance pour décrédibiliser Joen Biden.

La panqiue démocrate

Kamala Harris, vice-présidente de Joe Biden, a tenté de rassurer, consciente de ce moment tragique pour son camp: “Il faut juger ce qui a été fait sur les trois dernieres années, pas sur ces 90 minutes. Cela à été un début lent mais que voulons nous en novembre: la destruction de la démocratie?”

Laurence Haim, spécialiste des Etats-Unis, résume: “Quelle est la responsabilité morale du parti démocrate à cette heure de continuer à soutenir la candidature 2024 de Joe Biden ? C’est la question pour tous les démocrates.” A l’instar de nombreux analystes, elle juge qu’une séquence s’ouvre où tout sera possible.

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