De Wever, Francken et Prévot avec les industriels de la défense en Ukraine: “les plus courageux des Européens”


Un trio ministériel belge visite l’Ukraine ce mardi, non sans oublier un volet de partenariat économique important. Il s’agit de “garder le cap”, malgré le chamboulement du monde organisé par le président américain, Donald Trump.
C’est la première visite de notre Premier ministre, Bart De Wever, en Ukraine. L’information, demi-secrète quant à sa date précise, a été confirmée au moment du départ, lundi 7 avril, la communication étant également relayée par des selfies de Bart De Wever lui-même et du ministre de la Défense, Theo Francken (N-VA), devant l’avion devant emmener la délégation en Pologne, où elle prendra le train pour Kiev.
“Tout notre soutien pour les plus courageux des Européens“, a commenté Theo Francken.
“Quiconque investit en Ukraine aujourd’hui investit dans la paix”, insiste pour sa part Maxime Prévot (Les Engagés), ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au développement. Nous croyons en la capacité des Ukrainiens à transformer leur pays. Notre rôle est celui d’un allié et d’un partenaire. En investissant dans l’éducation, la santé et l’emploi, nous travaillons ensemble à la construction d’une Ukraine résiliente.”
Un partenariat industriel
Les trois ministres belges rencontreront ce mardi 8 avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi que leurs ministres de rang. Ils visiteront Boutcha, en mémoire du massacre qui y a été commis, et alors que l’administration Trump s’est retiré des enquêtes sur les crimes de guerre. C’est une visite symbolique qui défie le replis américain.
Cette venue entend également affirmer que la Belgique veut garder le cap de son soutien, en un moment charnière pour l’Ukraine, entre poursuite de l’agression russe et forcing de Donald Trump pour la paix. Une dizaine d’industriels de la défense sont de la partie: les CEO de FN Browning (Julien Compère), de John Cockerill Defense (Thierry Renaudin), de Thales Belgium (Alain Quevrin), de Sabena Engineering (Stéphane Burton), de Patria BEC (Menelaos Sidiropoulos) et OIP (Freddy Versluys). On y retrouve aussi des représentants de Sioen, Exail, KNDS Belgium et Illias.
Cette mission, à l’invitation de la partie ukrainienne, comporte en effet un important volet militaire. En janvier 2024, des industriels belges accompagnés d’un membre de l’état-major avaient déjà fait le déplacement à Kiev pour y signer un mémorandum de coopération en matière de Défense. L’Ukraine cherche plus que jamais un soutien chez ses alliés dans ce domaine, non seulement par la livraison directe de matériel, mais également via des partenariats noués avec des entreprises européennes. En trois ans, elle a bâti une capacité de production considérable.
Le montant de l’aide militaire à l’Ukraine sous la législature passée a atteint 1,21 milliard d’euros. Le gouvernement précédent avait utilisé, entre autres sources de financement, la part d’impôt des sociétés prélevée chez Euroclear et relative aux fonds russes gelés. Le nouvel exécutif s’est engagé à poursuivre cette politique, un montant d’1,2 milliard d’euros est attendu pour cette année. Le nouveau ministre de la Défense a annoncé le mois dernier avoir soumis le 6 mars aux autorités de Kiev une “proposition concrète” d’un milliard d’euros, couvrant notamment l’achat d’obus, la défense anti-aérienne et la livraison de F-16. Convenue dans le cadre d’un accord de sécurité l’an dernier, celle-ci devrait commencer en principe fin 2025, quand la Belgique recevra ses premiers F-35.
Une aide au développement
Maxime Prévot, en charge de l’Aide au développement, insiste sur ce volet. “Je suis profondément impressionné par la détermination, le talent et la créativité des Ukrainiens, insiste-t-il. Ils ne veulent pas être des victimes, mais les architectes d’un nouveau pays. La Belgique croit en eux et veut contribuer à construire cet avenir: plus fort, plus résilient et plus juste que jamais.”
Il visitera une école où un nouvel abri anti-aérien a été construit avec le soutien de la Belgique via son agence belge au Développement Enabel “Pour ces enfants, l’alarme anti-aérienne est une réalité quotidienne. Grâce à cette infrastructure, ils peuvent continuer à apprendre en toute sécurité. C’est plus qu’un bâtiment. C’est un investissement dans la stabilité, la normalité et l’avenir.”
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