De quel programme économique les français ont-ils le plus peur ?

Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard - STEFANO RELLANDINI/AFP via Getty Images
Baptiste Lambert

Un baromètre de l’Économie réalisé par Odoxa s’est penché sur les programmes économiques du RN, du NFP et de Renaissance. Il a étudié le sentiment des Français à quelques jours du second tour. Chaque programme économique inquiète, mais celui du RN tire, étonnamment, son épingle du jeu.

C’est la première constatation de ce sondage réalisé pour BFM Business et le magazine Challenges : le moral des Français est en berne : 78% d’entre eux se disent défiants vis-à-vis de l’avenir de la situation économique de leur pays. “Les Français sont persuadés que la victoire de chacune des trois principales formations favorites aux législatives aura des conséquences plus négatives que positives sur la situation du pays, que ce soit sur la situation économique globale de la France, sur l’évolution du pouvoir d’achat, sur l’emploi, ou sur la réduction de la dette”, note le Baromètre.

Le RN rassure, le NFP inquiète

Mais certains programmes économiques inquiètent plus que d’autres. Globalement, pour l’économie du pays, c’est le programme de la majorité qui suscite le moins de craintes (38%), mais c’est aussi celui qui suscite le moins d’espoir (17%). Concernant le programme du RN, près de la moitié des Français (48%) craignent ses conséquences négatives, mais 31% y voient des perspectives positives. En dernière place, on retrouve le NFP. Son programme provoque le plus de rejet : 58% des Français y voient des conséquences négatives pour le pays.

Sur le plan personnel, 63% des sondés pensent qu’une victoire du NFP sera négative pour eux, contre 58% pour la majorité présidentielle et 55% pour le Rassemblement national. Dans l’autre sens, 41% des Français pensent qu’une victoire de l’extrême droite aura des conséquences économiques personnelles positives, contre 36% pour la majorité présidentielle et 34% pour le NFP.

Dans le détail, c’est le programme économique du RN qui inspire le plus confiance en termes de pouvoir d’achat, d’emploi et même de réduction de la dette. La majorité présidentielle arrive en 2e position pour l’emploi et la réduction de la dette, mais prend la première place concernant l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers. Du côté du programme économique du NFP, c’est celui qui suscite le plus de défiance concernant l’emploi, la réduction de la dette et l’attractivité. Il prend toutefois la 2e place par rapport au pouvoir d’achat.

Quand on creuse, on trouve

Il ne s’agit bien sûr ici que d’un ressenti et pas d’une évaluation objective. Un ressenti qui est alimenté par les réseaux sociaux, avec plus ou moins d’incidence. Ainsi, depuis quelques jours, des séquences refont surface. Par exemple, celle où Sandrine Rousseau, figure des Verts et membre du NFP, défend l’idée d’une mobilisation de l’épargne des Français pour régler les problèmes de dette, en les contraignant, s’il le faut. Une séquence revue des millions de fois depuis hier. Et une opportunité que n’a pas manqué de saisir Marine Le Pen pour tacler ses ennemis politiques.

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Une autre séquence concerne Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, membre du NFP, et voix montante des Verts. On l’y voit patauger face à “l’effet Laffer”, qui, en substance, explique qu’on ne peut pas espérer récupérer toujours plus de recettes publiques en augmentant le taux d’imposition éternellement. Il y aurait un taux d’imposition prohibitif : telle est la théorie d’Arthur Laffer, économiste américain. Mais visiblement, l’écologiste est un peu perdue.

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En termes de connaissances économiques, le Rassemblement national n’est toutefois pas en reste. Visiblement mal préparé, et surpris par la dissolution éclair de l’Assemblée nationale, Jordan Bardella a multiplié les approximations et les rétropédalages d’un programme économique qui a une fâcheuse tendance à tourner avec le vent. Ce fut le cas par exemple pour l’âge de la retraite : plus d’un Français a dû écarquiller les yeux en découvrant que le RN défendait un âge légal de départ à 66 ans, alors qu’il avait toujours parlé de 60 ans. Il en fut de même pour l’exonération d’impôts sur le revenu des jeunes de moins de 30 ans. Finalement, au lendemain d’un débat entre Bardella et Gabriel Attal, le RN a dû rétropédaler : il n’était plus question d’exonération, mais de fixer des plafonds.

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