Chine: premier repli des exportations depuis trois mois
Les exportations de la Chine sont repassées dans le rouge en mai tandis que les importations restaient à la peine, pénalisées par une reprise fragile de la deuxième économie mondiale et une demande mondiale atone.
Les exportations chinoises, qui sont historiquement un levier de croissance clé pour le pays, avaient connu un bref rebond en mars et avril. La menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, combinée à une inflation galopante, contribue à affaiblir la demande internationale en produits chinois.
Dans ce contexte, les exportations de la Chine se sont contractées le mois dernier de 7,5% sur un an, le premier repli depuis février, selon les chiffres en dollars publiés mercredi par les Douanes chinoises. Des analystes sondés par l’agence Bloomberg s’attendaient à une chute plus modérée (-1,8%). En avril, les ventes du géant asiatique à l’étranger avaient encore progressé de +8,5% en glissement annuel.
Le mois dernier, les exportations chinoises étaient “inférieures en volume aux niveaux du début de l’année”, souligne l’analyste Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics. “Pour de nombreuses économies, le pire reste à venir […] les exportations chinoises devraient ainsi continuer à baisser” ces prochains mois, prévient M. Evans-Pritchard.
“La Chine est en partie dépendante de la santé des industries européenne et américaine qui réalisent l’assemblage de leurs produits en Chine”, remarque Guillaume Dejean, analyste macro et change pour le groupe financier Convera. “Or l’inflation élevée et la remontée des taux d’intérêt dans ces régions ont sérieusement pénalisé la demande”, relevait-il fin mai dans une note.
Essoufflement de la reprise
D’une manière générale, les exportations chinoises avaient été constamment dans le rouge depuis octobre 2022 au moment où la politique dite du “zéro Covid” pénalisait lourdement l’économie du pays.
La Chine avait finalement levé en décembre l’essentiel de ses restrictions sanitaires draconiennes, ouvrant la voie à une reprise de l’activité qui peine toutefois à se concrétiser dans certains secteurs. Pour leur part, les importations du géant asiatique ont également connu un repli le mois dernier (-4,5%) sur un an, selon les Douanes. Il s’agit toutefois d’une contraction moins prononcée que celle d’avril (-7,9%) et des prévisions d’analystes interrogés par Bloomberg (-8%).
Logiquement, l’excédent commercial du géant asiatique a fondu en mai à 65,81 milliards de dollars (61,5 milliards d’euros), contre 90,2 milliards de dollars un mois plus tôt. “En volume, les importations (de la Chine) ont atteint leur niveau le plus élevé depuis 18 mois”, ce qui conforte l’idée d’une reprise relative de l’économie, estime M. Evans-Pritchard. Débarrassée des restrictions sanitaires, la Chine a enregistré au premier trimestre une nette accélération de sa croissance (+4,5% sur un an). Mais la reprise s’essouffle et reste inégale, l’économie étant plombée par un secteur immobilier surendetté, une confiance des consommateurs en berne et le ralentissement économique mondial. L’activité manufacturière en Chine a ainsi connu en mai un repli pour le deuxième mois consécutif.
Immobilier en souffrance
Pour soutenir son économie, Pékin pourrait mettre en place un “nouveau plan de relance pour le secteur immobilier” et décréter des baisses de taux, pressent l’analyste Ken Cheung, de la banque japonaise Mizuho. L’immobilier, qui a longtemps représenté avec la construction environ un quart du PIB de la Chine, est un pilier essentiel de la croissance du pays. Il est également une source importante de revenus pour les collectivités locales, dont les finances sont exsangues après trois ans de dépenses faramineuses pour lutter contre le Covid.
Pour relancer un secteur à la peine, le pouvoir avait annoncé des mesures de soutien ciblées aux promoteurs les plus sains financièrement. Durant deux décennies, les groupes immobiliers ont pu se développer à vitesse grand V grâce aux prêts bancaires mais leur endettement a tellement gonflé que les autorités ont décidé d’y mettre le holà à partir de 2020.
Depuis, leur accès au crédit s’est considérablement réduit tandis que la demande en biens immobiliers chutait, sur fond de ralentissement économique et de crise de confiance. Le gouvernement a fixé pour cette année un objectif de croissance d’environ 5%, l’un des plus faibles depuis des décennies. Un objectif qui ne sera “pas facile” à atteindre, de l’aveu même du Premier ministre Li Qiang
“Or l’inflation élevée et la remontée des taux d’intérêt dans ces régions ont sérieusement pénalisé la demande”, relevait-il fin mai dans une note. Les exportations chinoises, qui sont historiquement un levier de croissance clé pour le pays, avaient connu un bref rebond en mars et avril. Elles étaient auparavant constamment dans le rouge depuis octobre 2022, au moment où la politique dite du “zéro Covid” pénalisait lourdement l’économie du pays.
La Chine a finalement levé en décembre l’essentiel de ses restrictions sanitaires draconiennes, ouvrant la voie à une reprise de l’activité qui peine toutefois à se concrétiser dans certains secteurs. Les importations du géant asiatique ont également connu un repli le mois dernier (-4,5%) sur un an, selon Chine nouvelle. Il s’agit toutefois d’une contraction moins prononcée que celle d’avril (-7,9%) et des prévisions d’analystes interrogés par Bloomberg (-8%). Logiquement, l’excédent commercial du géant asiatique a fondu en mai à 65,81 milliards de dollars (61,5 milliards d’euros), contre 90,2 milliards de dollars un mois plus tôt (84,3 milliards d’euros).