” Etre Contrarian, ce n’est pas faire le contraire des autres “

IVAN NYSSEN, CHRISTOPHE PIRSON, FILIP BRUYNOOGHE, gestionnaires du fonds CapitalAtWork Contrarian Equities. © PG / PG / PG/HASSELBLAD H3D

Le principal fonds de CapitalAtWork a récemment fêté ses 20 années d’existence. Et sa stratégie est remarquable à de nombreux égards, que ce soit au niveau de la performance de long terme, de la stabilité de l’équipe de gestion ou de la philosophie d’investissement.

CapitalAtWork propose une gestion active et performante depuis 30 ans, qui se traduit notamment par les performances de son principal fonds : CapitalAtWork Contrarian Equities (ISIN : LU0090697987). Ce produit, noté quatre étoiles chez Morningstar, a récemment soufflé ses 20 bougies, avec des actifs sous gestion qui ont rapidement progressé ces dernières années pour dépasser désormais la barre de 1,2 milliard d’euros. Ce qui en fait un des plus importants fonds de placement gérés en Belgique.

Depuis sa création, celui-ci est géré par Ivan Nyssen, avec l’aide d’une équipe d’analystes dont Christophe Pirson et Filip Bruynooghe, promus cogestionnaires du fonds début 2020. Il s’agit donc aujourd’hui d’un trio qui affiche entre 18 et 22 ans d’expérience rien que sur cette stratégie. Celle-ci est particulièrement efficace, dégageant une performance annualisée supérieure à 10% durant la dernière décennie et résistant mieux que le reste du marché depuis le début 2020.

TRENDS-TENDANCES. Quels sont les grands principes guidant la gestion de CapitalAtWork Contrarian Equities ?

IVAN NYSSEN. Notre gestion se base sur la valorisation fondamentale d’une société par l’analyse des flux de liquidités disponibles. Nous allons activement rechercher des entreprises générant beaucoup de cash, et les acheter lorsqu’elles ne sont pas trop chères. Etre Contrarian ne signifie pas acheter lorsque tout le monde cherche à vendre et faire systématiquement le contraire des autres, mais acheter une société lorsqu’elle est temporairement moins populaire pour des raisons micro- ou macroéconomiques, ce qui implique de bien connaître les dossiers et comprendre lorsque ces opportunités se présentent.

Votre équipe de gestion a été récemment élargie…

I.N. C’est la matérialisation d’une collaboration qui durait depuis très longtemps. Nous sommes très complémentaires dans notre expertise et notre connaissance des différents marchés financiers, et nous partageons la même grille d’analyse des sociétés, notamment dans la valorisation des actions que nous cherchons à mettre en portefeuille.

Quels sont les principaux critères qui guident votre sélection de titres ?

FILIP BRUYNOOGHE. Nos informations proviennent de nombreuses sources, comme les études envoyées par les sociétés de Bourse, la presse financière ou l’analyse des bilans. Les entreprises que nous recherchons vont généralement avoir des avantages compétitifs de long terme, que ce soit en termes de coûts, de brevets (technologie, pharmacie) ou de réseau (avec différentes divisions qui se renforcent, tel Alphabet). Bref, un ensemble d’éléments qui rendent une société difficilement remplaçable par un concurrent.

CHRISTOPHE PIRSON. Ensuite, nous appliquons des critères de valorisation sur la base d’une analyse réalisée en interne. Et nous portons également une grande attention à l’endettement des différents groupes, qui reste une partie très importante de cette analyse.

Quels sont les critères qui vont déterminer le poids des différentes positions dans le portefeuille ?

I.N. Une société comme Synopsys est dans notre fonds depuis 18 ans, de même que Vinci ou Apple qui figurent dans la composition depuis plus de 15 ans. Nous avons acquis une grande confiance dans certains titres et dans la capacité de leur direction à tenir leurs engagements. Une nouvelle position entrera donc dans notre portefeuille avec un poids relativement réduit, et nous aurons tendance à faire progresser son poids à mesure que notre degré de confiance augmentera. La pondération sera donc le résultat d’un suivi de très longue durée.

Comment la crise du coronavirus a-t-elle affecté votre portefeuille ?

I.N. Dans un premier temps, nous avons analysé la composition du portefeuille et déterminé les sociétés qui allaient potentiellement souffrir de la crise en raison de leur exposition sur des secteurs (tourisme, hôtels, publicité, etc.) et subir une pression structurelle de long terme, soit environ 20 sociétés pesant 20% des actifs sous gestion. Nous avons rapidement pu déterminer qu’il n’existait pas un risque majeur sur la plupart de ces lignes, d’autant que les différentes directions ont rapidement pris des mesures pour renforcer leurs fonds propres. Nous sommes en définitive restés sur nos positions, et il faut aujourd’hui regarder plutôt vers les valorisations à l’horizon 2022, soit la première année d’un retour à la normale sur les marchés financiers.

C.P. Outre notre sélection de titres, notre bonne performance depuis le début de l’année est liée au fait que nous n’avions pas de pétrolières, et que nous n’avons donc pas été pénalisés par la baisse du cours du brut. De même, nous sommes également depuis toujours sous-pondérés sur le secteur bancaire, qui reste un segment très endetté qui se prête mal à l’analyse des flux de trésorerie disponibles.

Est-ce que vous avez réalisé beaucoup d’arbitrages ?

F.B. Il y a rapidement eu une divergence invraisemblable entre les groupes affectés par cette crise et ceux qui allaient en profiter. Réaliser des arbitrages dans un sens ou l’autre nous semblait extrêmement risqué, et nous ne sommes dès lors pas entrés dans une frénésie d’ajustements du portefeuille. Pour l’essentiel, nous avons renforcé nos positions dans certaines lignes dont la valorisation avait trop fortement corrigé, comme Publicis ou Vinci, qui reste un groupe incompris par le marché. Vinci est en effet encore associé principalement au secteur de la construction, en particulier lors des phases de correction, alors que les flux de trésorerie proviennent aujourd’hui essentiellement des concessions (péages, aéroports, etc.), et il va donc ponctuellement exister des opportunités pour se renforcer sur le titre.

1,2 milliard

En euros, le montant des actifs sous gestion de CapitalAtWork Contrarian Equities. Ce qui en fait un des plus importants fonds de placement gérés en Belgique.

Principales positions de CapitalAtWork – Contrarian Equities

CapitalAtWork est une société de gestion qui existe depuis 30 ans. Elle a gardé une philosophie d’investissement inchangée depuis sa création, à savoir une gestion active et ” sicavisée ” des portefeuilles des clients, loin des produits indiciels et autres ETF. Le gestionnaire propose une dizaine de fonds sur des classes d’actifs bien identifiées (actions mondiales, obligations d’Etat, dettes d’entreprise, etc.), dans lesquelles tous les clients seront investis en fonction de leur profil de risque.

Il ne s’agit donc pas d’inaugurer un nouveau compartiment tous les six mois pour suivre la tendance du marché : le dernier produit lancé remontant à 2014. Si les fonds gérés par CapitalAtWork sont disponibles sur des plateformes en ligne, la grosse majorité des actifs sous gestion (environ 8 milliards d’euros) provient des clients du groupe. Une confiance qui est justifiée au vu des notations élevées (quatre ou cinq étoiles Morningstar) affichée par plus de la moitié des stratégies proposées.

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