Alors que deux Belges sur trois continuent d’épargner, la Wallonie souffre d’une pénurie de PME. L’entrepreneuriat est une bonne voie à suivre pour les jeunes et moins jeunes qui veulent investir et donner un sens à l’épargne.
En pleine pandémie, est-ce le moment d’entreprendre ?
Xavier Falla : “Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment. La pandémie a même pu donner des idées de projets ou l’envie d’entreprendre à certains. Le constat global est par contre sans appel. Selon notre Observatoire de l’épargne, 67% des Belges continuent d’épargner, dont les trois quarts mettent plus de 100 euros de côté par mois. Cette épargne alimente encore largement les comptes d’épargne, ce qui ne profite à personne. La banque doit replacer son excédent de liquidités à taux négatif auprès de la banque centrale. L’épargnant ne reçoit qu’un rendement symbolique. Et l’économie souffre d’un manque d’entrepreneurs, surtout en Wallonie.”
Lancer son entreprise est un projet très risqué ?
Xavier Falla : “Cela ne s’improvise pas, mais pour les jeunes qui ont du temps devant eux et une bonne idée, c’est certainement un bon moyen d’activer leur épargne. Ils sont en première ligne pour cerner ce que recherche le consommateur d’aujourd’hui et de demain. D’autant plus que le candidat-entrepreneur n’est de plus obligé de choisir entre emploi salarié et start-up. Il peut aujourd’hui facilement combiner les deux. On constate ainsi qu’ils sont de plus en plus nombreux à lancer leur projet comme activité complémentaire. Cela leur permet de conserver leur emploi, même avec un horaire allégé, tout en testant leur projet. Cela peut être aussi une volonté de combiner durablement deux carrières.”
Quel accompagnement proposez-vous aux jeunes entrepreneurs ?
Xavier Falla : “Chez CBC, nous privilégions un accompagnement individuel axé sur les besoins de chaque candidat-entrepreneur. Nous pouvons évidemment leur proposer des solutions internes et les accompagner vers des solutions externes dans une approche à 360° avec nos partenaires et notre réseau dont notamment l’UCM, la Sowalfin et bien évidemment les business angels ou les invests wallons dont le métier est de soutenir les jeunes entreprises.”

Beaucoup préfèrent toutefois soutenir des projets locaux plutôt que se lancer ?
Xavier Falla : “Ce qui est tout à fait possible, notamment grâce au crowdfunding (participation au capital) ou au crowdlending (prêt). Vous pouvez ainsi directement financer de jeunes entreprises locales. Différentes plateformes spécialisées proposent ce type d’investissement. Les prêts Coup de pouce en Wallonie ou Proxi à Bruxelles permettent aussi aux particuliers de prêter de l’argent aux entreprises et aux indépendants tout en bénéficiant d’un avantage fiscal.”
Cela reste des placements assez risqués ?
Xavier Falla : “Ils ont une part de risque certes plus importante que la moyenne, mais permettent aussi de donner du sens à son épargne. Mais ce ne sont pas les seuls moyens d’activer son épargne au profit de l’économie. Les investissements en fonds d’actions sont aussi à envisager, surtout pour les épargnants plus jeunes qui ont un long horizon de placement. La volatilité plus importante est lissée par la durée de l’investissement et la diversification offerte par les fonds atténue aussi le risque.”
Il faut toutefois un capital pour investir en Bourse ?
Xavier Falla : “Pas nécessairement. Il existe désormais de nombreuses possibilités comme des formules d’investissements systématiques qui permettent d’investir chaque mois un petit montant, de 50 euros par exemple, dans un fonds de placement. Sur la durée, cela peut représenter un capital assez important.”
