Utrecht veut interdire les poêles à bois et les feux ouverts d’ici 2030: la Belgique suivra-t-elle l’exemple?

feu ouvert poele à bois cheminée
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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Brûler du bois à l’intérieur? La ville hollandaise d’Utrecht compte bien mettre fin à cette habitude de chauffage. Dès janvier 2025, la construction de nouvelles cheminées sera interdite dans les bâtiments neufs. Son objectif? Améliorer la qualité de l’air, et la santé de ses habitants.

En hiver, qui n’aime pas se blottir sous un plaid au coin du feu? En plus d’être particulièrement agréable, ce type de chauffage représente un enjeu crucial en termes de consommation d’énergie renouvelable. Mais la combustion du bois aurait tout de même un coût environnemental et sanitaire… C’est en tous cas pour cette raison que la ville d’Utrecht a pris une décision drastique. Tout chauffage au bois – poêles, feux ouverts… – sera interdit d’ici 2030. À commencer par les installations dans les nouvelles constructions dès janvier 2025.

Chauffage au bois et émissions polluantes

En interdisant totalement le chauffage au bois, Utrecht fait figure de précurseur aux Pays-Bas. Les municipalités d’Amersfoort, de Voorst et de Venray ont déjà adopté une interdiction partielle. Lorsque la qualité de l’air est mauvaise ou qu’il y a peu de vent, il est interdit d’allumer la cheminée ou le poêle. Mais pourquoi ces limitations?

Cela devrait permettre d’améliorer considérablement la qualité de l’air, espèrent ainsi les autorités d’Utrecht. Un projet à long terme bénéfique pour la santé des habitants de la ville. La combustion du bois provoque en effet de nombreuses émissions de particules, de dioxines et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP.

Ces particules ont déjà été associées par plusieurs études au cancer, aux infections respiratoires, aux maladies cardiaques et vasculaires et à l’asthme, même à de faibles concentrations. Certains experts comparent même la fumée dégagée par ce type de combustion à du tabagisme passif.

Cette mesure a été prise pour atteindre les valeurs fixées par l’Organisation mondiale de la Santé, et même faire mieux. « La commune est vraiment prête à faire tous les efforts pour protéger et améliorer la santé des résidents. En ce sens, la qualité de l’air est un facteur extrêmement important… », a déclaré l’échevine de la ville Eva Oosters.

Et en Belgique?

En Belgique, il n’est pas encore question d’interdire ce système de chauffage au bois. Au contraire… Il fait même l’objet d’une prime en Wallonie. Ainsi, toute personne qui achète et installe un poêle biomasse local – comprenez un poêle à pellets ou à bois – peut bénéficier d’un remboursement compris entre 400€ et 2400€. À condition néanmoins de montrer patte blanche… Car une mauvaise installation peut générer des émissions polluantes dangereuses pour la santé.

Les appareils éligibles doivent répondre à plusieurs critères:

  • être modernes,
  • bien dimensionnés et installés par un professionnel,
  • garantir un bon tirage et disposer d’une cheminée régulièrement ramonée,
  • utiliser du bois bien sec, avec un minimum d’écorce…

Le débat sur l’impact environnemental du chauffage au bois prend de l’ampleur en Belgique, mais une interdiction n’est pas à l’ordre du jour. La priorité reste l’atteinte de la neutralité carbone, et pour l’instant, la combustion du bois est toujours considérée comme neutre en CO2. Cependant, la question pourrait évoluer à mesure que de nouvelles données et préoccupations environnementales émergent.

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