Crise énergétique : pourquoi utiliser un poêle à bois peut (aussi) être une mauvaise idée

Camille Delannois Journaliste Trends-Tendances  

De plus en plus de ménages belges réfléchissent à des alternatives pour diminuer leur consommation d’énergie et ils sont nombreux à investir dans des poêles à bois. Ceux-ci sont pourtant bien plus polluants qu’on ne le croit, même les nouveaux modèles.

Pour réchauffer leur habitation, sans se ruiner, de nombreux Belges ont choisi de se tourner vers les poêles à bois. Une manière d’éviter la hausse des prix du gaz sur la facture d’énergie. Seulement voilà, une étude norvégienne pointe les mauvais résultats de ces poêles à bois en termes d’émission de particules de CO2.

Alors que les nouveaux modèles sont censés respecter de nouvelles normes d’écoconception, les émissions de particules des nouveaux poêles à bois seraient largement sous-estimées par les fabricants. En cause ? La manière dont les tests officiels sont réalisés. Afin de tester les poêles à bois dans des conditions proches de la réalité, les Norvégiens ont utilisé du bois plus humide et une température de filtre plus basse.

Des tests qui posent questions

Lorsque ces poêles sont testés dans des conditions idéales, comme le permettent les tests européens officiels, les émissions sont en fait assez limitées. Le test norvégien, plus strict, a révélé que les émissions sont en moyenne sept fois plus élevées et même jusqu’à soixante fois pour l’un des modèles testés.

Selon les derniers chiffres de l’Agence flamande pour l’environnement, les poêles à bois sont à l’origine de 42 % de toutes les émissions de particules primaires. Ce n’est pas la première fois que la pollution émise par les poêles à bois est mise en cause. Un rapport du gouvernement britannique a récemment mis en évidence l’augmentation des émissions liées aux poêles à bois. Au Royaume-Uni, elle serait même plus importantes que le trafic routier. Selonle rapport, le taux de particules fines émanant des poêles à bois s’élèverait à 17%, contre 13% pour celui associé au transport routier. Le rapport estime que l’écart entre la pollution issue des véhicules à moteur et celle du chauffage au bois s’est réduit à partir des années 2000, avant d’être “largement compensé par des augmentations des émissions provenant de la combustion du bois des particuliers et de la combustion liée aux industries manufacturières et de la construction”.

Faut-il alors interdire les poêles à bois ?

Les particules fines sont à l’origine de nombreuses maladies respiratoires, mais interdire les poêles à bois signifie supprimer une alternative nécessaire pour certains pour pouvoir se chauffer à moindre coût dans un contexte de crise énergétique.

Quelques astuces permettent cependant de réduire la pollution émise par ces appareils. Par exemple, utiliser du bois sec permettra une combustion rapide de celui-ci ce qui signifie que le niveau de particules fines relâchées dans l’air sera donc moins important. Vérifier également que le conduit d’évacuation de cheminée ne soit pas encombré afin d’éviter une surconsommation qui augmentera les émissions de particules fines.

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