Prolongation des réacteurs nucléaires : Engie devrait engranger environ 900 millions d’euros

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Peu importe les prix qu’atteindra l’électricité dans les dix prochaines années, les bénéfices d’Engie ne changeront pas, à en croire les calculs de la banque d’affaires Lazard. Et ils seront riants.

La banque d’affaires Lazard avait déjà estimé qu’Engie recevrait un prix garanti de 81 euros par mégawattheure pour l’électricité provenant des deux centrales nucléaires prolongées, Doel 4 et Tihange 3. Un montant qui doit permettre de rembourser les investissements et les coûts liés à la prolongation de la durée de vie et de garantir un rendement d’environ 7 %.

Un bénéfice de 883 millions d’euros

Un montant que la banque Lazard a aujourd’hui converti en monnaie sonnante et trébuchante. Il assurerait un bénéfice de 883 millions d’euros pour Engie sur les dix ans de prolongation. Enfin, ça, c’est si ses prévisions actuelles sur le prix garanti (81 euros) s’avèrent correctes. Car le prix garanti réel ne sera fixé que plus tard (en 2028) et même en deux phases. Un prix provisoire sera en effet d’abord déterminé sur la base des offres des entrepreneurs chargés de moderniser Doel 4 et Tihange 3. Ce n’est qu’ensuite qu’on déterminera le prix définitif.

Néanmoins, selon De Standaard, qu’importe le montant qu’atteindra in fine le prix garanti, les bénéfices resteront grosso-modo de la même ampleur. Soit entre 840 millions d’euros (avec un prix du marché de 60 euros) et 978 millions d’euros (avec un prix du marché de 100 euros par mégawattheure).

Tout cela grâce au rendement garanti, à la rémunération qu’Engie reçoit en tant qu’exploitant nucléaire, mais aussi au “contrat à terme” conclu avec le gouvernement. Ce mécanisme permet à Engie d’obtenir un soutien en cas de bas prix (mais aussi de limiter les profits excessifs en cas de prix élevés).

Il n’en va pas de même pour le gouvernement (également le principal actionnaire de l’entreprise). Lui n’a pas de profit garanti et peut même avoir une sérieuse note en cas de prix de l’électricité bas. Dans ce cas, l’accord avec Engie pourrait coûter au gouvernement jusqu’à environ 1,8 milliard d’euros sur dix ans. Heureusement pour les finances publiques, les estimations actuelles des prix du marché pointent vers un juste milieu qui ne lui rapportera probablement pas grand-chose, mais limite aussi les risques.

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